L'ex Chef d'Etat portugais a tiré sa révérence hier, à l'âge de 92 ans. Pour les portugais, Mario Soares a contribué à la consolidation de la démocratie dans son pays. Le Portugal annonce trois jours de deuil national. L'ex-chef d'Etat portugais avait été admis le 13 décembre à l'unité de soins intensifs de l'hôpital de la Croix-Rouge alors qu'il présentait "des signes d'aggravation générale de son état de santé". Le défunt était dans un état "critique", avec un pronostic vital "réservé", avait indiqué le porte-parole de l'établissement hospitalier. Selon ses proches, M. Soares souffrait toujours des séquelles d'une encéphalite dont il avait été atteint en janvier 2013, et sa santé s'était encore dégradée après le décès de son épouse la comédienne Maria Barroso en juillet 2015. Suite à sa disparition, le Portugal a décrété trois jours de deuil national à partir de lundi. Des funérailles d'Etat auront lieu mardi. Grande figure politique Mario Soars, qui était membre de l'Académie du Royaume du Maroc, est considéré comme l'une des plus importantes personnalités de l'histoire de la politique portugaise de la seconde moitié du XXe siècle. Le leader socialiste a été élu deux fois Premier ministre et président de la République pour deux mandats de 1986 à 1996, puis député européen. Mario Soares était un fervent défenseur de la liberté, et opposant farouche des guerres coloniales. Une implication qui en a fait prisonnier politique, exilé par la dictature d'Oliveira Salazar et de Marcelo Caetano. Après la Révolution des Œillets le 25 avril 1974, qui a renversé la dictature, Mario Soares est rentré au bercail où il est reçu en héros. Ministre dans les quatre premiers gouvernements provisoires du Portugal démocratique, Soares a été chargé d'organiser le processus de décolonisation. C'était également lui qui a conduit le processus d'adhésion du Portugal à la Communauté économique européenne (CEE) et approuvé en tant que Premier ministre, le traité d'adhésion à la CEE. "C'était un combattant pour la liberté", a déclaré l'actuel président Marcelo Rebelo de Sousa, ajoutant que le Portugal doit désormais lutter pour "l'immortalité de son héritage". Emotion générale La disparition du leader politique a suscité de fortes réactions, en Portugal, mais également dans le monde. Le Parti socialiste a considéré que "le Portugal a perdu le père de la liberté et de la démocratie, la personnalité et le visage qui symbolisent pour les Portugais le régime né le 25 Avril 1974". Le secrétaire général de l'ONU nouvellement élu, le Portugais Antonio Guterres, a quant à lui salué la mémoire « d'un des rares dirigeants politiques dotés d'une véritable stature européenne et mondiale". De son côté, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a souligné que "la vie de Mario Soares se confond avec l'histoire récente du Portugal", tant il était "le symbole et l'artisan de la résistance à la dictature et de la transition de son pays vers la démocratie". "Soares est plus qu'une figure historique, il est une source d'inspiration", a déclaré pour sa part le président sortant du Parlement européen, Martin Schulz.