L'ensemble des analyses et des enquêtes des institutions internationales, notamment, ONU Femmes, s'accordent à dire que dans les ménages présentant des problèmes de violence familiale, le risque a tendance à s'accroitre lors des périodes de l'isolement ou de quarantaine. Au Maroc est pour lutter contre la pandémie du coronavirus Covid-19, l'état d'urgence sanitaire a été décrété à partir du 20 mars dernier. En ayant conscience que « le domicile est le premier lieu de perpétration des violences sur les femmes », le bureau de l'ONU Femmes au Maroc a préparé un mapping des ONG et institutions disponibles pour aider les femmes victimes de violence pendant le confinement. Il s'agit d'une cartographie détaillée qui englobe de nombreux services d'écoute et d'orientation, une multitude de contacts directs des psychologues et des avocats bénévoles travaillant auprès de la société civile, sans oublier, les services de permanence des tribunaux de la famille dans tout le territoire national. Ainsi, par exemple, la plateforme de l'Union Nationale des Femmes du Maroc (UNFM) demeure joignable en permanence et dans les 12 régions à travers des cellules d'écoute et de soutien misent en place grâce à une collaboration avec La Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Rabat. De son côté, la Fédération de la Ligue des Droits de Femmes (FLDF), s'est joint à cette base données à travers la mise à disposition des victimes d'une dizaine de numéros de téléphones des psychologues et des coachs collaborant contre la violence du genre pour un soutien à distance. En parallèle, la FDLF, présente un tableau avec le contact des avocats adhérant au réseau de la fédération et pouvant donner des consultations aux femmes et filles victimes de violence en cette période de confinement. ONU Femmes explique que ce mapping vient répondre à un besoin réel. Selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP) « le contexte domestique, qui englobe le contexte conjugal et familial, demeure le plus marqué par la violence ». Ainsi, au Maroc, « le taux de prévalence des violences domestiques est de 52%, soit 6,1 millions de femmes concernées », d'après les résultats d'une enquête réalisée, en 2019, par le HCP.
Retrouvez un mapping regroupant tous les recours disponibles associatifs et institutionnels au #Maroc pour les victimes de #violence en période de #confinement : https://t.co/fbWZdICrNJ#COVID19 #Coronavirus @Min_public_ma pic.twitter.com/xsSD5Pilvc — ONU Femmes Bureau multi-pays (@ONUFemmesMghrb) April 15, 2020
Par ailleurs, ONU Femmes a avancé dans une analyse publié, en mois de mars dernier, que comme l'a démontré l'expérience avec Ebola et Zika, les violences domestiques augmentent en ce contexte épidémiologique, ainsi, le Covid-19 n'échappera, probablement, pas à cette tendance. Et d'argumenter que « les premières données en provenance de Chine suggèrent que l'épidémie de Covid-19 a eu un impact significatif sur les taux de violence domestique, multipliant par trois le nombre de cas signalés à la police locale en février 2020 par rapport à la même période l'année précédente ».