La « guerre » contre le coronavirus exige une action conjointe et coordonnée, a affirmé samedi l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui a appelé à agir « maintenant » pour éviter une récession prolongée. Le Secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurría, a appelé à une vaste action conjointe et coordonnée des gouvernements pour vaincre les menaces sanitaires, économiques et sociales provoquées par la pandémie de coronavirus. « La pandémie de coronavirus est, de mémoire vivante, une crise de santé publique sans précédent, déclenchant également une crise économique majeure. Il semble de plus en plus probable que nous assisterons à des baisses séquentielles du PIB mondial ou des PIB régionaux au cours du trimestre actuel et des suivants en 2020, et nous devons agir maintenant pour éviter une récession prolongée », a déclaré M. Gurría dans une déclaration publiée par l'OCDE. « Seul un effort important, crédible et coordonné au niveau international peut permettre de faire face à l'urgence immédiate de santé publique, d'amortir le choc économique et d'ouvrir la voie à la reprise. Nous devons faire particulièrement attention à soutenir les plus vulnérables, pour leur santé et dans leur vie quotidienne. Tout doit être fait pour gagner la confiance des citoyens, qui ressentaient déjà, avant que tout cela ne commence, les faiblesses de nos économies», a dit le Secrétaire général de l'OCDE. « Il s'agit du troisième et du plus grand choc économique, financier et social du XXIème siècle, et il exige un effort mondial moderne semblable au Plan Marshall et au New Deal - combinés », a affirmé M. Gurría. «Cet effort doit se concentrer en particulier sur ceux qui connaissaient déjà des conditions physique, économique et sociale précaires, et renforcer les fondations de notre avenir commun. Si les gouvernements accélèrent ce travail, l'action multilatérale rendra leurs initiatives beaucoup plus efficaces que si les pays continuent à agir seuls», a-t-il affirmé. M. Gurría a appelé, dans ce contexte, à une action politique immédiate dans quatre domaines. Le premier consiste à relever le défi de la santé. « L'effort scientifique doit être complété par des mesures réglementaires ainsi que d'autres mesures pour garantir que les vaccins et les traitements soient développés, produits et déployés le plus rapidement possible », a affirmé le SG de l'OCDE. Le deuxième domaine se rapporte au renforcement de l'économie. « Les gouvernements devraient atténuer l'impact négatif immédiat par des dépenses coordonnées dans différents secteurs », a indiqué M. Gurria. Quant au troisième domaine, il consiste à combiner les efforts de réglementation et de surveillance financières: « en s'appuyant sur les mesures prises par les Banques centrales, un suivi coordonné, le diagnostic des tensions émergentes et une action réglementaire cohérente donneront des résultats plus satisfaisants », estime le secrétaire général de l'OCDE. Enfin, M. Gurria a souligné la nécessité de « rétablir la confiance ». « S'attaquer aux tensions commerciales, à l'endettement élevé des entreprises et aux inégalités économiques qui accentuent le danger pour les plus vulnérables contribuera à remédier aux faiblesses sous-jacentes aggravant le choc », a-t-il dit. Récemment, l'OCDE avait alerté que l'économie mondiale, avec cette pandémie de coronavirus, faisait face à la menace la plus grave depuis la crise financière de 2008. Dans un rapport publié à Paris, l'OCDE avait revu ses prévisions de croissance pour 2020 nettement à la baisse. L'organisation a ainsi fait passer sa prévision de croissance mondiale de 2,9 à 2,4% pour 2020.