Des dizaines de manifestants ont été arrêtés, samedi à Alger, lorsque la police a empêché la tenue d'une marche populaire, selon des médias locaux. Arrestations et brutalité contre des manifestants, Inquiétant regain de répression policière, titre le journal indépendant El Watan dans son édition de dimanche. "La marche, qui a drainé quelques centaines de manifestants, a débuté vers 14h sur les hauteurs de la rue Didouche-Mourad et s'est ébranlée jusqu'à l'esplanade de la Grande poste. C'est là que la police a commencé à réprimer, arrêtant systématiquement les manifestants", précisent les mêmes sources. Elles relèvent que les manifestants ont néanmoins continué à marcher, prenant le même itinéraire en sens inverse, ajoutant qu'à la place Audin et tout au long de la rue Didouche, la police a continué à matraquer et à arrêter les manifestants. "Les personnes arrêtées étaient mises dans les nombreux fourgons cellulaires blancs stationnés le long de l'itinéraire de la marche", soulignent certains médias. Ils ont indiqué que des dizaines de manifestants ont été interpellés, précisant que "malgré cette répression, beaucoup de manifestants ont continué à marcher et à scander des slogans hostiles au pouvoir". Le journaliste Khaled Drareni sera présenté, ce dimanche 8 mars, devant le procureur de la République du tribunal de Sidi M'Hamed. Il a été arrêté samedi après-midi alors qu'il couvrait la marche à Alger, écrit le site électronique algérien "Tout Sur l'Algérie" (TSA), soulignant qu'aucune information n'est disponible sur les faits qui lui sont reprochés. Khaled Drareni dirige le site Casbah Tribune. Il est également correspondant de Reporters sans frontières (RSF) en Algérie et porte-parole du collectif des Journalistes algériens unis. Il a déjà été interpellé à plusieurs reprises depuis le début du Hirak mais c'est la première fois qu'il sera présenté devant le tribunal, poursuit TSA. C'est la troisième fois de suite que la police réprime la marche du samedi dont les animateurs du "hirak" veulent faire une autre journée de contestation hebdomadaire en plus du vendredi et du mardi. Lors de la marche du 55e vendredi, des scènes similaires de répression ont été signalées à Alger, notamment à la fin de la manifestation. Parmi les personnes interpellées, figure l'ex-policier Toufik Hassani qui devrait, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), être présenté ce dimanche devant la justice. A Boumerdès, des dizaines de manifestants ont été aussi arrêtés puis relâchés, dont trois journalistes, notent les mêmes sources.