L'Agence nationale de l'assurance maladie (ANAM) a tenu, récemment à Rabat, la 22e session de son conseil d'administration relatif à l'Assurance maladie obligatoire (AMO). « Le ministre de la Santé, président du conseil Khalid Ait Taleb, s'est félicité du lancement de la nouvelle stratégie de l'Agence 2020-2024, qui s'inscrit dans le sillage des Hautes Orientations Royales appelant à garantir l'accès équitable aux soins de santé et l'engagement gouvernemental d'atteindre 90% de taux de couverture d'ici 2025, ainsi que les responsabilités de l'Agence en matière de régulation, de développement de mécanismes de suivi et de vigilance, d'appui technique et de mise en place de moyens fluides, simplifiés et sécurisés d'échange et de coordination avec les parties prenantes », indique le ministère de la Santé dans un communiqué. « Le président du conseil a insisté sur l'importance de renforcer le dispositif de régulation et veiller à son application et son évaluation, afin d'assurer la pérennité des régimes, à travers notamment le renforcement du processus de renouvellement des conventions nationales, l'élaboration et la diffusion des protocoles thérapeutiques, la promotion du médicament générique, l'élargissement de la liste des médicaments remboursables, la mise en place d'un suivi médical coordonné », ajoute-t-on. Pour sa part, le directeur général de l'ANAM, Khalid Lahlou a présenté la nouvelle stratégie de l'Agence, qui reflète la volonté gouvernementale de repositionner l'ANAM et de renforcer son rôle de haute autorité de régulation, de contrôle et d'encadrement du système de couverture santé au Maroc et assure la bonne gestion régulière du système et son adéquation à toutes les préoccupations résultant des besoins actuels et futurs. Le responsable a ainsi exposé les chiffres phares du rapport annuel global de l'AMO au titre de l'exercice 2018, qui font état d'une population couverte de l'ordre de 10,1 millions de bénéficiaires, notant qu'à la fin de l'année 2018, les ressources de l'AMO ont été estimées à 12,37 MMDH de cotisations et contributions et les dépenses de l'AMO à 8,9 MMDH, dont 31,5 % sont destinées aux médicaments. La Caisse nationales de sécurité sociale (CNSS) et la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS) ont enregistré, fin 2018, un excédent d'exploitation cumulé qui a atteint 36,07 MMDH, soit 29,05 MMDH à la CNSS et 7,02 MMDH à la CNOPS. Durant la même période, les recettes de l'AMO ont enregistré une hausse annuelle moyenne de 7,5% contre 10,5% pour les dépenses de l'AMO» a expliqué le directeur général de l'ANAM. «Cependant, le restant à charge supporté par les assurés l'AMO, n'a cessé d'augmenter pour atteindre 34.5% pour les deux régimes à fin 2018, il a ainsi, augmenté de deux points depuis 2013. Soulignons que ce taux peut atteindre les 45% pour certaines ALD. Ce reste à charge élevé s'explique principalement par l'évolution technologique, la cherté des médicaments innovants ainsi qu'au non-respect d'une tarification nationale de référence non révisée depuis 2006 par les prestataires de soins et le recours à des prestations non remboursables par l'assurance maladie», a-t-il poursuivi. En outre, durant l'année 2019, 1.600 avis médicaux ont été émis sur les dossiers de réclamations soumis à l'ANAM pour arbitrage et expertise. De même, 154 médicaments génériques, dont la Dénomination commune internationale (DCI) est remboursable, ont été intégrés au niveau du Guide des médicaments remboursables (GMR), pour atteindre un taux de pénétration de 67% des médicaments génériques au niveau du GMR, qui comporte désormais, 4.470 médicaments remboursables. Il a, également, été question du bilan des travaux de la commission chargée de la promotion du médicament générique et de l'état d'avancement des travaux de la commission chargée de l'examen des rapports d'audit des comptes de l'Agence pour les années 2016 et 2017. Le conseil a clôturé ses travaux en adoptant les résolutions qui lui sont soumises. Il a, également, arrêté le plan d'action de l'ANAM pour l'année 2020, ainsi que le budget associé, pour le soumettre au ministère de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'Administration.