Emissions excessives de CO2, malnutrition, pratiques commerciales abusives… Les enfants font face à de véritables dangers et aucun pays ne protège de manière appropriée leur santé, leur environnement et leur avenir, déplore l'OMS dans un rapport publié par une commission rassemblant plus de 40 experts de la santé de l'enfant et de l'adolescent des quatre coins du monde. « Selon les estimations, environ 250 millions d'enfants de moins de cinq ans dans les pays à revenu faible et intermédiaire risquent de ne pas pouvoir se développer pleinement, d'après les indicateurs relatifs au retard de croissance et à la pauvreté. Mais ce qui est encore plus préoccupant, c'est que chaque enfant dans le monde est désormais confronté aux menaces existentielles que représentent les changements climatiques et les pressions commerciales », avertit Hélène Clark, ex-Premier Ministre de Nouvelle-Zélande qui co-préside la Commission. En effet, malgré des améliorations dans la santé de l'enfant et de l'adolescent au cours des 20 dernières années, les progrès stagnent et devraient s'inverser, estime-t-elle tout en incitant les pays à transformer leur approche de la santé de l'enfant et de l'adolescent, pour protéger le monde que les enfants hériteront demain. No country is adequately protecting children's •health •their environment, and •their futures We must build a future fit for children. Findings from a new WHO, @UNICEF, @TheLancet Commission report: https://t.co/atIuLDh14J pic.twitter.com/qhxQ1HTIUL — World Health Organization (WHO) (@WHO) February 19, 2020 Concrètement, ce rapport repose sur un nouvel index mondial incluant 180 pays, permettant de comparer les résultats pour l'épanouissement de l'enfant, en incluant des mesures de la survie et du bien-être de l'enfant, qui s'appuient sur la santé, l'éducation et la nutrition ; de l'environnement durable, moyennant un indicateur relatif aux émissions de gaz à effet de serre et de l'équité, ou des écarts de revenus, explique l'OMS. La Norvège, la Corée et les Pays-Bas les plus favorables Selon cet index, les enfants de Norvège, de la République de Corée et des Pays-Bas disposent des meilleures chances de survie et de bien-être, tandis que les enfants de République centrafricaine, du Tchad, de Somalie, du Niger et du Mali sont ceux pour qui les perspectives sont les plus sombres, ajoute-t-on de même source. Toujours selon l'OMS, les pays qui sont sur la bonne voie pour atteindre les cibles en matière d'émissions de CO2 par habitant d'ici à 2030, tout en obtenant des résultats corrects en matière de mesures de l'épanouissement des enfants sont : l'Albanie, l'Arménie, la Grenade, la Jordanie, la République de Moldova, Sri Lanka, la Tunisie, l'Uruguay et le Viet Nam. L'obésité infantile, l'un des fléaux du siècle Le nombre d'enfants et d'adolescents obèses est passé de 11 millions en 1975 à 124 millions en 2016, soit une multiplication par onze, avertit l'OMS qui pointe du doigt l'exposition des enfants au marketing commercial et agressif pour la « malbouffe » et les boissons sucrées, souvent associée à l'achat d'aliments nocifs pour la santé. Dans certains pays, alarme l'OMS, les enfants voient jusqu'à 30 000 publicités sur les seuls écrans télévisés au cours d'une même année, tandis que l'exposition des jeunes à la publicité pour le vapotage a bondi de plus de 250 % aux Etats-Unis au cours des deux dernières années, atteignant plus de 24 millions de jeunes gens. Un manifeste pour une action immédiate Sous l'égide de l'OMS, de l'UNICEF et de The Lancet, cette commission a mis en place un manifeste pour une action immédiate en faveur de la santé de l'enfant. Le document appelle : * Mettre un terme aux émissions de CO2 de toute urgence, pour garantir que les enfants aient un avenir sur cette planète ; * Placer les enfants et les adolescents au centre de nos efforts pour parvenir à un développement durable ; * Inciter tous les secteurs à élaborer de nouvelles politiques et à investir dans les domaines de la santé et des droits de l'enfant ; * Intégrer la voix des enfants dans le processus de décision politique ; * Renforcer la réglementation du marketing commercial nocif au niveau national, en s'appuyant sur un nouveau protocole facultatif à la Convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant.