Sonasid sen tire plutôt bien au premier semestre malgré un environnement international défavorable. Laboutissement de plusieurs projets importants devrait lui permettre de consolider sa position dans le secteur. La société nationale de sidérurgie a vu le jour en 1974 pour devenir un parfait fleuron de lindustrie sidérurgique marocaine. Il sagissait de créer le premier maillon dune industrie qui puisse répondre au besoin national en ronds à béton et en fil machine destinés principalement aux secteurs du bâtiment et des travaux publics. Aujourdhui, Sonasid détient incontestablement la position de leader sur le marché national grâce à la solidité de ses fondamentaux, ses outils industriels modernisés, sa stratégie commerciale réorientée et sa capacité financière lui permettant dautofinancer son ambitieux programme de développement. Toutefois, elle reste vulnérable aux fluctuations des cours mondiaux des matières premières. La sidérurgie est un métier hautement cyclique dans lequel interviennent en amont le cycle des stocks de toute la chaîne sidérurgique et en aval la résultante des cycles de lensemble des industries utilisant les produits en acier. La clef du succès pour les principaux sidérurgistes est en fait triple : il sagit de la proximité des mines, la disponibilité dune main-duvre qualifiée et bon marché et la présence dans des régions de croissance. Ainsi, la Sonasid devra se pencher sur ces questions pour fortifier sa position concurrentielle au niveau international. Indicateurs dactivité de Sonasid Au terme du 1er semestre 2005, le chiffre daffaires Sonasid a atteint 2.234,5 MDH, en hausse de 11,7%. Cette progression résulte des effets conjugués dune évolution des prix de vente (en hausse de 9,5%) et dune augmentation des volumes à lexport de 251,2% à 5.085 tonnes à fin juin contre 1.448 tonnes en 2004. Toutefois, à fin juin 2005, on note un léger recul de la production de 1,5% à 447.580 tonnes par rapport à la même période en 2004. Cette baisse est justifiée par la panne enregistrée au niveau du four de Jorf Lasfar et la mauvaise qualité des billettes importées des pays de lEst. Le résultat dexploitation dégagé par Sonasid sest dégradé de 423,4 MDH à fin juin 2004 à 404,4 MDH à fin juin 2005. Cette régression sexplique, dune part, par une appréciation sensible du cours de la billette qui na pas été intégralement répercutée dans les prix de vente et dune augmentation des charges de structure liées au lancement de la nouvelle aciérie électrique, dautre part. Le résultat financier, quant à lui est passé de 29,3 MDH à 9,4 MDH du fait des pertes de change liées au renchérissement du Dollar. Le résultat net sinscrit en hausse de 53,2% atteignant 300,9 MDH. Cette évolution sexplique par un résultat non courant de 25,4 MDH en nette amélioration comparativement à celui enregistré le 30/06/2004 (-135,1 MDH). Enfin, la trésorerie reste excédentaire même si elle accuse un recul de 28,5% par rapport à son niveau au 30/06/2004, et cela en raison de lautofinancement de la mise en place de laciérie. Stratégie et perspectives de Sonasid Les tensions sur le marché mondial entre 2003 et 2004 (augmentation du prix mondial de lacier de 43%) ont fortement accru les coûts de production. En conséquence, dans la mesure où la hausse des coûts unitaires ne peut être intégralement reportée sur les prix de vente, Sonasid, soucieux de préserver sa part de marché, a vu sa marge commerciale limitée. Partant de là, et dans un contexte douverture du marché, Sonasid cherche à pérenniser sa croissance et son leadership à travers la réalisation dinvestissements denvergure visant à comprimer le prix de revient de la billette et sécuriser davantage lalimentation des laminoirs. Disposant dune bonne assise financière, Sonasid sest engagé dans un projet de création dune aciérie électrique à Jorf Lasfar dune capacité de production de 625. 000 t extensible à 1.000.000 t/an. Pour réduire ses charges, un projet est en cours détude et concerne la création dune unité de fabrication de pré-réduits permettant de contourner le problème de disponibilité de la ferraille sur le marché marocain et la dépendance de son prix aux fluctuations des cours à linternational. Enfin, le sidérurgiste compte développer son activité à lexport vers les pays de lAfrique du Nord, essentiellement lAlgérie et la Mauritanie, bénéficiant pour ce dernier du dynamisme du secteur BTP lié à la découverte du pétrole. En définitive, compte tenu des investissements que Sonasid compte entreprendre et les résultats quelle pourrait en dégager, les analystes de Crédit du Maroc Capital considèrent le titre comme bonne valeur de fond de portefeuille et recommandent donc de le conserver.