Pour quelques jours, la ville de Marrakech est devenue le centre de convergence des grands décideurs économiques de ce monde. Le Forum économique mondial qui s'y tient est ainsi tout un symbole, d'autant plus que cette grand-messe est spécialement dédiée à la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA). Dans un contexte pour le moins clair-obscur, où même les experts les plus avertis semblent incapables de se prononcer avec clarté sur l'évolution de l'économie mondiale, cette rencontre revêt donc une importance capitale, notamment pour les ensembles régionaux, à l'instar de la région MENA. Lesquels ont des défis majeurs à relever et un rôle important à jouer dans un environnement international où les équilibres macroéconomiques reposent sur un socle assez précaire. Le Maroc, en tant qu'interlocuteur privilégié dans l'espace méditerranéen est, bien évidemment, un acteur incontournable pour l'érection d'un ensemble régional fort. Une position guère usurpée, si tant est que l'on convient que le Royaume a résolument inscrit son économie dans la modernité, avec en toile de fond moult réformes qui lui ont permis de s'inscrire dans une perspective de développement durable. Cela pour dire que ce Forum, au-delà des discours ponctuels, doit effectivement servir de catalyseur à l'émergence de l'ensemble régional souhaité. C'est-à-dire uni, mettant en uvre, dans un cadre concerté, des stratégies de développement cohérentes et harmonieuses afin de jouer un rôle autrement plus important dans la scène économique internationale. Cela suppose, bien entendu, faire fi des clivages politiques et placer la chose économique au cur des préoccupations pour le bien-être de la communauté. Il faut donc espérer qu'au sortir de ce grand conclave économique, le concret prendra le dessus sur les déclarations de circonstance.