* Le réassureur national a mis en place toute une panoplie de mesures visant la connaissance et la maîtrise des risques auxquels la profession sexpose. * Sur le plan mondial, le secteur de lassurance a résisté à la crise : le volume des primes en pourcentage du PIB a grimpé de 7% sur la période 2007-2009. * Les régulateurs africains sont appelés à prendre en considération les spécificités de leurs marchés financiers. La Société Centrale de Réassurance (SCR) et lOrganisation Africaine des Assurances (OAA) ont organisé récemment le 16ème Forum de la Réassurance Africaine sous le thème : «Solvabilité & gouvernance des Sociétés dassurances et de réassurance et des Caisses de retraite». Etaient présents à cette rencontre différents représentants de lassurance, de la réassurance, de la prévoyance et de la retraite venus dAfrique, dEurope, du Moyen-Orient et dAsie, avides de débattre des opportunités des règles de solvabilité dans un contexte où lincertitude bat son plein. Cette manifestation, placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté, a été décidée lors de lAssemblée Générale de lOAA. Le choix du thème relève de lactualité, car il sinscrit dans le cadre des préoccupations des différents acteurs politiques et de la sphère socio-économique. En sa qualité de président du Comité dorganisation, A. Zinoun, Administrateur Directeur général de la SCR, a précisé dans son discours que ce forum se veut par ailleurs une occasion pour les compagnies dassurance et de réassurance déchanger leurs affaires et leurs expériences. La crise financière internationale, qui a frappé les différents pans de léconomie, a mis en exergue limportance des règles prudentielles pour se prémunir contre les risques et assurer la protection des assurés. Les secteurs de lassurance et de la réassurance, ainsi que la retraite et la prévoyance, participent au financement de toute économie et leur complexité tient au fait quils mobilisent lépargne longue. «Il est donc souhaitable que les compagnies dassurance assurent la convergence de leurs règles de solvabilité avec celles adoptées par des marchés plus développés», confirme A. Zinoun. Lactivité de prévoyance est exposée à des facteurs de vulnérabilité liés à la complexité de ses techniques, dune part, et aux conditions macroéconomiques et à lévolution démographique, dautre part. Ledit forum constitue donc une occasion pour débattre des défis et opportunités qui se présentent au continent et identifier les voies et stratégies à mettre en place. Par rapport aux autres pays africains, le Maroc est très bien avancé en la matière. Le réassureur national a mis en place toute une panoplie de mesures visant la connaissance et la maîtrise des risques auxquels la profession sexpose. Aussi, dans le même sillage, des organes ont été institués tels le Comité daudit et de contrôle interne. La SCR sest dotée également dune charte financière et dun code déontologique et déthique que le personnel est tenu de respecter. A linstar de la SCR, toutes les compagnies dassurance se sont dotées de cellules de contrôle interne. «Notre réglementation est très en avance par rapport au reste du continent. Nous sommes déjà à Solvency 1 et nous sommes en train de converger vers la réglementation européenne», confie B. Badou, Directeur général de la FMSAR. LAfrique : une goutte dans locéan Les assureurs africains ont été unanimes à dire quil est désormais indispensable de protéger lactivité de lassurance. Parmi les défis de la post-crise, la gestion des risques occupe une place importante. Les pays africains ont des investissements assez faibles, une dette publique qui ne cesse daugmenter et on se demande dores et déjà si linflation ne serait pas de retour et cest dire que léconomie mondiale se raffermit, mais reste encore secouée par des turbulences. A noter que dune manière globale, le secteur des assurances a résisté à la crise, mais cela nempêche que la vigilance devrait continuer à être de mise. Le volume des primes en pourcentage du PIB a grimpé de 7% sur la période 2007-2009. Sur le plan mondial, les primes dassurance Vie ont baissé de 2% à 2.332 Mds de $ à cause des placements. Les primes non Vie ont accusé une faible régression de 0,1%. Le marché mondial de la réassurance a doublé sur la période 1990-2009, mais est resté quasiment stable durant les trois dernières années. La part de marché de lAfrique dans le secteur des assurances est de lordre de 1,2%. Sagissant précisement du continent africain, la situation est différente dun pays à lautre. Le basculement vers les normes européennes risque de ne pas se faire sans douleur. Les régulateurs africains sont appelés à prendre en considération les spécificités de leurs marchés financiers. Pour résumer le tout, les assureurs africains ont beaucoup defforts à fournir.