Sortir des sentiers battus. Voilà comment on peut qualifier le rapport élaboré par le Cercle dAnalyse Economique de la Fondation Abderrahim Bouabid après une première lecture (pages 24 à 26). Quelque part, il met le doigt sur ce que beaucoup de gens pensent mais ne savent comment exprimer. Il est évident que tout nest pas beau dans le meilleur des mondes, mais disons quentre les béni oui-oui et les nihilistes, on trouvait rarement une analyse pertinente de la situation économique au Maroc. Bien évidemment, le rapport, qui a demandé six mois de travail, nenglobe pas tous les aspects de la vie économique, ni se targue de proposer des solutions miracles. Il suscite le débat et Dieu sait que nous en manquons au Maroc. Un débat franc qui soulève les vraies questions ayant trait à la politique économique du Maroc. Et, surtout, un esprit critique pour être capable de s'interroger avec exigence et rationalité sur la réalité ou la probabilité de faits, puis sur leurs interprétations. Lune des valeurs ajoutées de ce rapport est quil a initié dans son élaboration le travail de réflexion et danalyse déconomistes et de managers. Ce qui en fait un exemple à suivre par dautres, afin que les élites du pays renouent avec leur rôle. En effet, on ne peut pas seulement critiquer le gouvernement, le Parlement et autres institutions sans faire notre propre autocritique. Cette longue hibernation, nous gagnerons tous à lécourter. Certes, cela ne va pas être un travail facile et des sensibilités pourraient être heurtées, mais nous ne disposons pas dautres options pour atteindre les objectifs ambitieux du Maroc. Des objectifs qui sous-tendent limplication de toutes les forces vives de la Nation, mais surtout la prise en compte par le gouvernement de tous les éclairages susceptibles dinscrire léconomie marocaine dans une logique de développement cohérente et durable.