* Le partenariat Maroc-Sénégal devrait sinscrire dans un cadre plus global avec la signature attendue de lAccord commercial et dinvestissement entre le Maroc et lUEMOA. * Un accord similaire avec la CEMAC en vue. La coopération entre le Maroc et le Sénégal a pris une dimension encore plus importante au cours de ces dernières années. Cela, grâce notamment à la recrudescence des investissements marocains dans le pays de la Téranga. En effet, sils étaient pratiquement insignifiants entre 2004 (36 MDH) et 2007 (5,1 MDH), ils ont connu des bonds considérables au terme des exercices 2007 et 2008, sétablissant respectivement à 283,4 MDH et 1,43 Md de DH. Cest le secteur bancaire qui aura capté lessentiel de ces investissements, à travers notamment lacquisition par le Groupe Attijariwafa bank de la Banque sénégalo-tunisienne (216,4 MDH en 2007) et de la CBAO (1,428 Md de DH en 2008). Parallèlement, les échanges commerciaux entre les deux pays ont suivi la même tendance haussière sur cette période, passant de 320,7 MDH en 2004 pour atteindre 904 MDH en 2008. Avec toutefois un fléchissement en 2009 où ces échanges nont atteint que 794 MDH. Le Maroc a exporté en 2008 pas moins dune douzaine de produits au Sénégal, dont les trois plus importants en valeur sont les produits énergétiques divers (269,22 MDH), les demi-produits divers (154,30 MDH) et les fils et câbles électriques (70 MDH). En contrepartie, les principaux produits importés sont le coton, la conserve de thon et les thons congelés. Partenariat global Néaumoins, le partenariat bilatéral va bientôt dépasser laxe Casablanca-Dakar pour sinscrire dans un contexte beaucoup plus global, grâce notamment à lAccord commercial et dinvestissement Maroc-UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine). Dores et déjà, les termes de ce projet daccord ont été bien circonscrits, en attendant sa signature définitive par les deux parties et son entrée en vigueur. Cet Accord confirme, tant sen faut, le choix résolu du Maroc de développer le partenariat avec les pays africains subsahariens sous limpulsion notamment du Souverain. Et traduit, plus globalement, loption libérale de la politique commerciale du Royaume dont les symboles forts sont les nombreux accords de libre-échange signés avec ses partenaires. Surtout, le nouvel axe Maroc-UEMOA, qui sinscrit dans la mouvance sur laquelle sérige léconomie mondiale où le concept dintégration régionale est devenu quasiment incontournable, devrait constituer une belle opportunité pour les opérateurs marocains. Abdellatif Maâzouz, ministre du Commerce extérieur, na dailleurs pas dit autre chose dans un entretien quil a récemment accordé à Finances News Hebdo. Selon lui, en effet, ce nouveau cadre de partenariat est une «opportunité dinvestissement pour les entreprises marocaines et de consolidation des relations avec leurs homologues africains. Cest un partenariat mutuellement avantageux et cest comme ça que nous allons consolider nos liens avec nos voisins africains». Il nest, à ce titre, pas étonnant que lAfrique ait constitué 11% des activités de promotion durant lannée 2009 auxquelles ont pris part plus dune centaine dopérateurs marocains. Cest dire que la coopération Maroc-pays de lAfrique subsaharienne nest pas une simple clause de style. Les pouvoirs publics et les opérateurs privés marocains y croient, au point de demander laccélération de la signature de lAccord commercial et dinvestissement avec lUEMOA et de militer pour lengagement rapide des négociations dun accord similaire avec les pays de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de lAfrique centrale).