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Entretien : «Nous allons recourir un peu plus souvent au marché»
Publié dans Finances news le 15 - 07 - 2010

* Après moult plans de redressement, le CIH semble avoir retrouvé la sérénité nécessaire pour se consacrer au développement de ses activités et conforter sa place d’acteur majeur dans le financement de l’immobilier, et particulièrement du logement.
* D’ici la fin de l’année, l’établissement bancaire proposera une nouvelle offre de produits (assurance, OPVCM, cartes bancaires, crédits à la consommation) riche et diversifiée destinée tant aux particuliers qu’aux professionnels.
* Pour faire face à la cherté de ses ressources, la banque a résolument pris l’option de recourir encore plus au marché : elle vient d’obtenir le visa du CDVM pour une émission de certificats de dépôt d’un montant de 2 Mds de DH.
* Actuellement, les créances contentieuses, d’un montant brut de 6 Mds de DH, sont traitées par une structure dédiée appelée Direction des affaires spéciales.
* Ahmed Rahhou, président du CIH, détaille, en toute transparence, les grands chantiers entamés par la banque, ainsi que ses perspectives de développement.
- Finances News Hebdo : Actuellement, quelle évaluation pouvez-vous faire du bilan de votre présidence et où en est le CIH plus exactement ?
- Ahmed Rahhou : De façon générale, le CIH a connu une période de son histoire assez difficile dont il s’est quand même sorti. Une période marquée par des encours contentieux qui ont atteint des niveaux relativement importants à la fin des années 90, particulièrement dans le domaine de l’immobilier et de l’hôtellerie, son activité de base.
Il faut savoir que durant cette période, la loi bancaire a évolué vers l’universalité des métiers de la banque et la suppression des avantages accordés à certains organismes financiers spécialisés (OFS) dont l’existence était justifiée par le fait que les banques dites commerciales n’exerçaient pas tous les métiers de financement. L’Etat avait donc, à ce titre, estimé nécessaire de faire financer le développement de l’économie (immobilier, hôtellerie, etc.) par des organismes dont le financement était assuré par les émissions obligataires souscrites de façon obligatoire par les autres établissements bancaires.
Le CIH était ainsi en même temps dans une logique de financement des secteurs classiques (immobilier et hôtellerie) et avait à sa disposition des ressources qui lui venaient des banques. Chose qui a été progressivement supprimée à la fin des années 90 et qui a obligé le CIH à se financer sur le marché.
Il y a eu donc concomitance de facteurs, avec notamment une conjoncture difficile dans l’hôtellerie essentiellement due à la 1ère guerre du Golfe au début des années 90, à la crise du tourisme mondial et, surtout, aux problématiques liées au tourisme national lui-même où opéraient des acteurs qui étaient plus des promoteurs que de vrais gestionnaires d’hôtels.
De là sont nés certains problèmes liés aux difficultés financières de certains programmes que le CIH avait financés et qu’il n’arrivait pas à recouvrer. De la même façon, il y a eu dans l’immobilier des projets qui ont mal tourné.
Du coup, le CIH s’est retrouvé avec des milliards de dirhams de créances contentieuses. S’en sont suivies 10 années difficiles, avec beaucoup de contentieux, des créances gelées, des ressources coûteuses et difficiles à trouver, une signature dégradée…
Malgré cela, il y a eu le soutien de l’Etat et des actionnaires qui ont amené les capitaux nécessaires pour renflouer la banque. Des efforts ont été ainsi faits pour réduire le coût du risque final, c’est-à-dire traiter ces créances-là et les couvrir en provisions.
Actuellement, il y a encore pour
6 Mds de DH de créances contentieuses dans le bilan de la banque, mais qui sont relativement bien couvertes à hauteur de 5 milliards par des provisions et des agios réservés. Le milliard restant, qui est en risque net, étant couvert de façon relativement satisfaisante par des garanties (gages, hypothèques solides sur les biens…).
Nous avons bon espoir qu’il n’y ait non seulement pas d’impact sur la rentabilité de la banque dans le futur, mais surtout qu’il y ait des possibilités de récupération de ces créances.
Aujourd’hui, en termes d’exposition au risque, nous sommes dans un niveau qui n’est pas inquiétant et qui est tenable. Et en matière de solidité financière (capitaux propres), on peut considérer qu’avec un ratio de solvabilité de 14%, nous avons de quoi faire face aux besoins de l’activité récurrente de la banque.
Il reste à préciser que le CIH reste quand même une banque concentrée sur le monde de l’immobilier pour la partie financement et qui a des ressources un peu plus chères que le marché. Cela, parce que la collecte de ressources au niveau des particuliers n’est pas au niveau de sa part de marché représentée par son réseau et par son positionnement historique.
De plus, le marché est extrêmement concurrentiel, surtout que les autres banques se sont mises dans l’immobilier de façon soutenue.
En gros, le CIH c’est une bonne solidité financière et une activité concentrée sur l’immobilier avec des ressources qui coûtent un peu plus cher.
Par ailleurs, la banque dispose d’équipes solides et de bonnes compétences prêtes à relever le défi de la concurrence.
Personnellement, avec la visibilité que nous essayons de donner, je suis confiant dans l’avenir de cette banque.
- F.N.H. : Justement, au niveau des ressources, quelles sont les mesures mises en place pour en diminuer le coût et quelle place occupe cet aspect dans votre plan industriel décliné à l’horizon 2014 ?
- A. R. : C’est l’un des éléments essentiels du plan. Quand on veut développer sa banque et aller de l’avant, il faut mettre, face aux engagements que nous prenons, des financements. A ce titre, nous travaillons sur plusieurs pistes. La première que nous avons d’ailleurs commencé à mettre en œuvre consiste à recourir un peu plus au marché. Sauf en ce qui concerne la titrisation, le CIH a été absent au niveau des émissions (certificats de dépôt, obligataires, subordonnées) sur le marché, alors que c’est un moyen que même les très grandes banques marocaines commencent à utiliser depuis que les liquidités bancaires se sont resserrées. Ce qui est une bonne chose, puisque cela donne aux institutionnels des moyens de placement supplémentaires, tout en permettant aux émetteurs de confronter leur signature au marché.
En cela, nous avons obtenu, il y a quelques jours, le visa du CDVM pour une émission de certificats de dépôt d’un montant de 2.000 MDH. C’est la première émission depuis de longues années et nous comptons être actifs sur ce marché dans les prochaines semaines.
Nous préparons parallèlement un dossier pour les émissions obligataires, lesquelles nous serviront à rallonger un peu plus la durée de nos financements pour faire face à nos encours de crédit qui sont, eux, de longue durée. Cela va nous permettre d’équilibrer le bilan et d’atténuer le risque ALM, c’est-à-dire le décrochage entre la durée des crédits d’un côté, et la durée des dépôts, de l’autre.
Nous avons, par ailleurs, un instrument que nous étions les seuls à utiliser : c’est la titrisation des créances. A la différence des autres lignes de financement, la titrisation permet de libérer du fonds propre (puisque les engagements de la banque diminuent), tout en amenant des ressources. Nous allons donc continuer à l’utiliser essentiellement lorsque ce sera nécessaire pour nous permettre de libérer du fonds propre afin de financer du développement.
La loi marocaine, à ce niveau, est relativement bien faite, puisqu’elle protège l’institutionnel contre le risque final, lequel est géré par la banque. Donc, le CIH est garant de la bonne gestion (en termes de recouvrement, risque, rentabilité…) de ce portefeuille de crédits. Il y a déjà eu des émissions par le passé qui ont permis au CIH de lever des fonds.
Etant, par construction, une banque qui prête sur le long terme, tous ces instruments, en plus des produits d’épargne longue sur lesquels réfléchit le ministère des Finances, nous intéressent. Il y a aussi les institutionnels comme les caisses de retraite avec lesquelles nous pouvons trouver un terrain d’entente afin que nos émissions longues puissent rencontrer leurs besoins en placement à long terme.
Donc, nous disposons de plusieurs pistes en matière de financement.
- F.N.H. : Pour en revenir aux créances en souffrance, comment cela se passe-t-il actuellement en terme de recouvrement et quels sont les profils concernés ?
- A. R. : De manière générale, nous avons clarifié les choses pour que les créances en souffrance ne soient plus source d’interprétation erronée des résultats ou de son évolution. L’impact d’une masse aussi importante peut être effectivement significatif sur les résultats d’une année. Prenez par exemple 2007, il y a eu 1 milliard de dirhams de résultat net dû à quelques dossiers qui ont été réglés à l’amiable au niveau contentieux.
Puisque juridiquement il est difficile de procéder par la défaisance (le fait de loger ces créances dans une structure juridique à part), nous avons mis en place une structure dédiée appelée Direction des affaires spéciales qui va se charger de traiter uniquement ce portefeuille et qui n’est responsable que de ça. Nous l’avons scindée de l’activité de recouvrement classique pour laisser la «banque normale» fonctionner avec son lot d’impayés et de dossiers douteux qui résultent de l’activité normale de tout établissement bancaire.
Il y a quelques dizaines de dossiers qui représentent des montants importants résultant, pour l’essentiel, de cette période des années 90 et qui ne sont toujours pas réglés. A cause notamment de la longueur des procédures judicaires, la complexité des dossiers, les expertises à mener, les contestations, etc.
Mon souhait dans l’avenir est que l’activité récurrente du CIH soit scindée de celle concernant le retour sur ces dossiers, au titre notamment de récupération ou de complément de provisions si nécessaire, pour ne pas fausser les analyses des résultats. Je précise que nous continuons à provisionner pour couvrir même les petits risques résiduels sur lesquels il y a des garanties.
Concernant les profils, ce sont pour l’essentiel d’anciens dossiers immobiliers et hôteliers. La plupart sont en phase de recouvrement judiciaire, même si nous privilégions, chaque fois que c’est possible, les négociations, notamment avec les gens de bonne foi. Nous étudions chaque solution amiable qui permet de faire vivre une société, un promoteur, un hôtel…, tout en protégeant l’intérêt des actionnaires et, quelque part, de l’Etat.
Parce que derrière une provision, il y a des impôts différés. Et donc une récupération induit un paiement d’impôt et nous le faisons avec plaisir, d’autant que nous contribuons à l’effort de collecte d’impôt dans le pays.
Par ailleurs, je précise que sur ces dossiers, nous sommes mandatés par l’Etat sur les créances qui lui appartiennent en direct. Il faut rappeler, à cet égard, que dans le passé, les hôtels bénéficiaient de crédits CIH, mais aussi de crédits directs (avances de l’Etat) qui devaient être remboursés au même titre que les prêts. Aujourd’hui, il y a encore des montants significatifs sur ces dossiers-là que les créanciers doivent rembourser à l’Etat pour lequel nous sommes le bras armé en matière de recouvrement.
- F.N.H. : Aujourd’hui, on commence à parler de Bâle III. Quand on sait que vous aviez bénéficié d’une dérogation de la part de BAM afin de pouvoir vous conformer aux normes IFRS, que peut représenter l’avènement de Bâle III : un challenge, une contrainte ou un handicap supplémentaire ?
- A. R. : Vous savez, pour la réglementation prudentielle, l’histoire de la crise économique récente a prouvé que ce n’est plus un sujet de débat. Je crois que les pays qui ont été prudents ont tiré leur épingle du jeu.
Il faut, à cet égard, féliciter très sérieusement la Banque centrale marocaine : à titre d’exemple, les conditions de solvabilité ont été augmentées au Maroc alors que personne ne l’a exigé. Par ailleurs, Bank Al-Maghrib a toujours veillé au respect du coefficient de liquidité qui permet aux banques de faire face à leurs engagements à court terme.
Au niveau international, ce ratio a été quelque part négligé, même s’il a toujours existé dans la réglementation. En cela, une partie de la crise mondiale est venue évidemment d’une augmentation des risques et des bulles spéculatives sur les subprimes qui ont explosé, et dont la conséquence immédiate a été une crise de liquidité.
Par rapport aux ratios globaux prudentiels, il ne faut pas chipoter : c’est dans l’intérêt des banques (même si ça les dérange parfois), mais surtout dans l’intérêt de l’économie nationale. Car, on constate clairement que lorsque les banques prennent des risques inconsidérés, in fine, c’est tout le monde qui paye les pots cassés. C’est ce qui s’est passé en Europe où, actuellement, les politiques d’austérité et de rigueur sont la conséquence de la crise bancaire (crise de liquidité), devenue par la suite une crise financière qui s’est traduite par une crise de l’endettement public, avec les conséquences que l’on sait sur l’économie réelle (ralentissement de l’intervention de l’Etat, déflation, etc.)
Au Maroc, nous sommes sur la bonne pente, même si nous devons faire face à la crise importée. Mais, au moins, nous ne générons pas de crise.
Pour ce qui concerne le CIH, il a effectivement bénéficié, par le passé, d’une certaine tolérance légitime d’ailleurs, d’autant qu’il était dans une phase de redressement. Aujourd’hui, nous sommes à jour sur l’ensemble des ratios, hormis notre ratio de liquidité qui est un tout petit peu au-dessus des normes, mais sans que cela suppose un risque particulier pour la banque. Nous y travaillons avec nos instruments de recours (le financement) et la Banque centrale y veille.
Nous allons donc accompagner les modifications qui touchent la réglementation prudentielle afin de les adopter et être conforme avec Bâle III.
- F.N.H. : Sur le plan commercial, le CIH semble néanmoins très en retard par rapport aux autres banques de la place. Pensez-vous qu’il lui sera possible de résorber ce gap et comment comptez-vous y parvenir ?
- A. R. : Sur le plan commercial, nous poursuivons notre stratégie d’expansion du réseau. Nous sommes à 160 points de vente sur toutes les villes marocaines et nous comptons ouvrir 40 agences de plus d’ici 2011. Il y a trois banques devant nous qui sont entre 200 et 300 agences. Pour dire que nous ne sommes pas très loin derrière.
Maintenant, est-ce que l’activité commerciale, la qualité de service, la qualité de l’offre… sont au même niveau ? A ce sujet, nous n’avons aucune crainte par rapport à nos concurrents, même s’il y a des choses à améliorer.
Il est évident qu’avec les «traumatismes» subis par le CIH, il n’a pas pu bénéficier de la sérénité nécessaire pour développer ses activités au même titre que ses concurrents. Là-dessus, nous mettons actuellement les bouchées doubles pour apporter ce qui manque.
Notre analyse depuis que je suis là, est que nous ne sommes pas dans une optique de tout remettre à plat, mais de combler les trous. A ce titre, d’ici la fin de l’année, l’offre CIH destinée aux particuliers et aux professionnels n’aura rien à envier à toutes les offres de la place en terme de produits. Nous avons travaillé, entre autres, sur les produits d’assurance, les OPCVM, les cartes bancaires et les produits de crédit à la consommation, avec notamment la signature d’une convention avec Sofac pour vendre des crédits-maison et des crédits adossés à une maison de crédit. Nous sommes également en passe de signer une convention avec Maroc Leasing.
Vous verrez donc que nous aurons une offre riche et diversifiée.
En parallèle, nous travaillons pour que la qualité de service soit au meilleur niveau possible, à travers notamment l’amélioration de notre système d’information, nos procédures, la qualité et la compétence de nos équipes…
Toutefois, nous n’oublierons jamais que pour notre activité de base qui est l’immobilier, et où nous avons un savoir-faire reconnu, nous comptons rester un acteur majeur et de référence, particulièrement dans le logement social.
- F.N.H. : Vous avez quitté le monde bancaire pendant un moment pour l’agroalimentaire. Avec le recul, quelle lecture avez-vous pu faire de l’évolution globale du système bancaire ?
- A. R. : J’ai vécu dans le système bancaire depuis le milieu des années 80, mais la période la plus riche en terme d’évolution concerne la décennie 90 avec, entre autres, le désencadrement du crédit et le passage de certaines banques comme le CIH d’OFS à banque universelle qui a permis d’avoir des opérateurs bancaires multidisciplinaires.
De 2000 à aujourd’hui, nous avons connu une période marquée surtout par la concentration, le renforcement de la solidité financière, mais également par la gestion de la conséquence de cette mutation. Car si le CIH y a résisté, d’autres banques comme la BNDE ont disparu, mais sans pour autant que l’économie nationale en ait souffert.
Actuellement, nous avons un secteur bancaire beaucoup plus solide qu’il ne l’était, même si à l’époque le Maroc avait de quoi être fier de ses banques, comparé notamment à certaines régions comme l’Afrique sub-saharienne, une partie du Moyen-Orient…
Par ailleurs, les banques marocaines innovent beaucoup et portent de plus en plus de gros projets nécessitant des montages financiers complexes et qui étaient souvent menés par des banques étrangères.
Il faut également saluer l’établissement à l’international de certaines banques marocaines; ce qui est une projection de l’économie nationale et de l’expertise marocaine à l’étranger.
In fine, le secteur bancaire reste assez professionnel et accompagne valablement le processus de développement économique du Royaume.
- F.N.H. : Aujourd’hui, l’agroalimentaire vous manque-t-il ou la fibre du banquier a-t-elle pris le dessus ?
- A. R. : Vous savez, il est difficile de comparer. En terme de challenge, j’ai passé des années assez agréables à la tête de Lesieur Cristal où j’ai rencontré une équipe extrêmement professionnelle. Je pense qu’il y a certaines entreprises dans ce pays (que l’on a malheureusement l’habitude de critiquer) où il existe de très bonnes compétences et où, en matière de gestion notamment, un saut qualitatif important a été effectué.
Le Maroc peut, à cet égard, s’enorgueillir actuellement d’avoir de vrais managers qui ont bien pu positionner leurs entreprises dans un contexte d’ouverture du marché.
Aujourd’hui, les entreprises industrielles marocaines sont en compétition mondiale même sur leur marché. Et il s’est passé au sein de ces entreprises un certain nombre de choses qui ont fait qu’elles ont pu être beaucoup plus solides et ont pu s’adapter à ce nouveau contexte. On ne le voit pas forcément, parce que cela a été vécu sur une longue période.
Prenez l’exemple de Lesieur : quand j’y suis arrivé, le secteur des huiles venait de passer d’un secteur administré à un secteur non administré, c’est-à-dire régulé par le marché. Je puis vous dire qu’en l’espace de quelques années, les marges des opérateurs sont pareilles, sinon mieux que celles dégagées avant la libéralisation.
En tout cas, mon passage à Lesieur était une belle aventure. J’étais heureux là-bas, je le suis encore ici. Je n’oppose pas les choses : l’important est d’être dans une logique de développement, de coopération et de bonne coordination des équipes.
Aussi bien à Lesieur qu’au CIH, je suis assez content de la manière avec laquelle les équipes réagissent et se solidarisent pour mener en commun un projet d’entreprise.


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