Bien malin celui qui saura dire quelle physionomie offrira l'économie nationale dans les prochains mois ! La réserve affichée par Bank Al-Magrhib et ses prévisions en disent d'ailleurs assez long sur le sujet : un PIB global qui progresserait à un rythme inférieur à celui enregistré l'année précédente, soit entre 3 et 4%c, en raison de la contraction prévisible de la production agricole par rapport au niveau exceptionnel atteint en 2009, et un taux d'inflation qui devrait s'établir aux alentours de 1,2%. S'il est par ailleurs attendu un redressement des activités non agricoles sur l'ensemble de l'exercice 2010, il importe néanmoins de faire preuve d'un optimisme mesuré. Tant il est clair que l'évolution de l'environnement économique et financier international reste empreinte d'incertitudes. Car, l'équilibre précaire de maints pays partenaires du Maroc, risque de fragiliser davantage l'économie nationale dont des secteurs entiers peinent à se relever depuis le déclenchement de la dernière crise financière internationale. Une crise qui est loin d'avoir dit son dernier mot, tant les craintes sont énormes actuellement en Europe, au regard de la situation difficile que traversent actuellement la Grèce, l'Espagne, et la France dans une moindre mesure. Le creusement des déficits publics dans ces pays, corollaire des mesures de soutien initiées pour «sauver» des établissements en dérive, légitime d'ailleurs toute la prudence de la Banque centrale. Laquelle laisse entendre qu'au niveau international, les conditions financières, impactées par les incertitudes sur la soutenabilité des finances publiques d'un certain nombre de pays avancés, ont connu une détérioration marquée qui s'est traduite par un retour de l'aversion au risque, ainsi que par un élargissement des spreads sur les marchés de la dette. Ce qui, véritablement, remet en cause la poursuite de la reprise escomptée de la croissance mondiale. Le Maroc sortira-t-il alors indemne du «choc» probable à venir ? Il est permis d'en douter.