Gros chamboulements au ministère de l'Economie et des Finances la semaine dernière, avec la nomination, ou devrait-on plutôt dire promotion, de plusieurs directeurs généraux et directeurs dans différentes directions. Deux nominations retiennent cependant l'attention : il s'agit de celle de Abdellatif Zaghnoun à la tête de la Direction des Impôts et de celle de Mohamed Alaloui Abdellaoui pour diriger la Caisse Marocaine de Retraite. Si l'on peut d'emblée estimer que quelqu'un comme Zouhair Chorfi est plutôt bien loti, puisqu'il trône désormais à la tête de l'Administration des Douanes et Impôts Indirects, l'une des administrations les plus performantes du Royaume, ce n'est pas forcément le cas pour les deux premiers cités qui héritent des patates chaudes. En effet, Zaghnoun devra être fort. Très fort même dans un contexte économique où, plus que jamais, l'outil fiscal doit servir de levier de développement. Entre la nécessité d'instaurer une certaine équité fiscale, l'impératif de réduire les dépenses fiscales, la volonté de l'Etat de soutenir le pouvoir d'achat des ménages et le lobby de certains opérateurs qui veulent toujours plus, le challenge qu'il aura a relever est de taille. Ceci pour dire qu'il sera constamment amené à aller au charbon et, surtout, à faire des arbitrages qui, s'ils ne feront certainement pas l'unanimité, devront au moins satisfaire la majorité. Ce qui est loin d'être une sinécure. Pour sa part, Abdellaoui, à peine nommé, devra retrousser ses manches : il arrive à un moment où le débat sur la réforme du système de retraite est mis en orbite, mais particulièrement à une période où les germes d'une crise prennent racine au sein de la CMR. En cause notamment, la prolongation de l'âge de la retraite à 62 ans qui a trouvé un écho défavorable tant au niveau des syndicats qu'au sein de la Chambre des conseillers. En clair, sa réussite dépendra de sa capacité à gérer cette crise rampante. Tout un défi.