* La mondialisation du marché de lassurance et de la réassurance incite la FAIR à mettre en place de nouvelles stratégies, et ce pour une meilleure adaptation aux risques. * Limplantation des compagnies dassurance étrangères sera dune grande opportunité en vue de gérer les nouveaux risques. La 20ème conférence de la Fédération afro-asiatique des assureurs et réassureurs (FAIR) qui sest tenue la semaine dernière dans la ville ocre, a été un moment fort afin de promouvoir davantage les échanges didées, dexpériences et des relations daffaires entre les différents pays du Sud. Étaient présents à cette conférence 700 personnes venant de 64 pays composant la Fédération avec pour leitmotiv une meilleure sensiblisation aux nouveaux risques de la région. Ce partenariat trouve aujourdhui sa raison dêtre grâce aux synergies qui se dégagent de part et dautre. Comme la précisé M. Bakkoury, Président de la Société centrale de réassurance «de nouvelles perspectives prometteuses de développement se dégagent, caractérisées par les taux de croissance des économies de certains pays en développement bien supérieurs à ceux des économies des pays industrialisés». Les prévisions augurent que plus de la moitié de la croissance mondiale proviendrait dans les prochaines années des pays émergents. Toutefois, et en dépit des avancées réalisées dans certains pays de la région, il nen demeure pas moins que les perspectives de développement du secteur de lassurance et de la réassurance dans dautres pays restent en deçà des attentes. Les statistiques avancées par le Président de la SCR en témoignent : le taux de pénétration de lassurance dans les pays émergents est de 3,6%, dont 1,4% en assurance non-Vie et 2,2% en assurance-Vie, contre 8,9% dans les pays industrialisés (3,8% en assurance non-Vie et 5,1% pour lassurance-Vie). Lassurance se mondialise Cet écart un peu trop élevé met en exergue lampleur des défis à relever en matière de pénétration de lassurance. Cette ampleur se ressent davantage face à la montée en puissance des menaces à la sécurité transnationale due au terrorisme et aux maladies, telles que la grippe aviaire et le VIH/SIDA, ainsi que les menaces de catastrophes naturelles. Cet état de fait incite les pays membres de la FAIR à mener des réflexions sur les phénomènes météorologiques et les pertes économiques et humaines qui leur sont imputables. «Pour pouvoir gérer et prendre en charge davantage ces risques majeurs, les assureurs et réassureurs africains et asiatiques devraient disposer de capacités suffisantes pour transférer les risques des ménages et des entreprises au secteur de lassurance et de la réassurance, et ce par le renforcement de leur assise financière», annonce M. Bakkoury. Ce renforcement de lassise financière passe nécessairement par lintégration de nouveaux outils dassurance et de réassurance. Par ailleurs, il est tout à fait indispensable davoir une réglementation en parfaite adéquation avec les normes internationales. La privatisation des compagnies dassurance, les fusions-absorptions sont en effet la solution idoine. M. Loudiyi, Secrétaire général du ministère de lÉconomie et des Finances, explique à son tour que le marché mondial de lassurance et de la réassurance vit aujourdhui ses grands moments de libéralisation et de déréglementation. Doù la nécessité de la mise en place, par les compagnies dassurance nationales, de nouvelles stratégies dadaptation en vue de vulgariser lassurance dans le sens de la bonne gouvernance. Cette réglementation devrait être accompagnée par le renforcement des règles prudentielles. LEtat ne doit pas pourtant démissionner de ses fonctions lorsquil sagit de risques insolvables. Au Maroc, la part de lassurance dans le PIB reste en deçà des attentes. On parle même de paradoxe : le marché de lassurance est libre mais fortement réglementé. Un haut responsable de la DAPS sinterroge : «Comment peut-on parler douverture dune industrie fortement réglementée damont en aval?». Le code des assurances, entré en vigueur en 2002, a confirmé les faits : le marché de lassurance est libre, mais à condition de satisfaire aux exigences de moralité. Avec laccord de libre-échange avec les USA, le marché marocain de lassurance est assez ouvert. De nouveaux opérateurs arrivent, (tant mieux), pour pouvoir gérer les nouveaux risques. Le secteur des assurances est censé apporter une alternative aux Caisses de retraites qui se débattent actuellement dans les difficultés financières. Lexemple de la Chine a été aussi cité lors du Congrès. Il a été signalé que plusieurs réformes ont été entamées touchant le secteur des assurances. Le marché chinois a également connu au fil des ans limplantation de plusieurs compagnies dassurance étrangères. Ces dernières ont été dun grand intérêt pour la Chine parce quelle a pu développer de nouvelles idées pour promouvoir de nouveaux produits dassurance. Une chose est donc sûre : la 20ème rencontre de la FAIR initiée par la SCR est une preuve tangible que les membre, ont pris aujourdhui à bras le corps les problématiques propres au secteur mais qui, dune manière ou dune autre, convergent pour aboutir à un point critique. Ce point critique se matérialise par les catastrophes naturelles et les nouvelles maladies qui entravent la bonne marche de leurs économies respectives.