C'est lundi dernier que le Premier ministre a présenté, devant la Chambre des représentants, le bilan de l'action gouvernementale, à l'occasion du mi-mandat de l'actuelle législature. Pour ce grand oral de Abbas El Fassi, l'on ne s'attendait pas moins qu'à un long récital sur les actes posés par l'équipe gouvernementale et, surtout, l'exhibition, tel un trophée, de la résilience de l'économie nationale face à la crise financière internationale. Ce fut le cas. On ne s'y est pas trompé. S'il a souligné, chiffres à l'appui, les avancées réalisées dans certains secteurs économiques, il s'est bien gardé de signaler la déperdition du système éducatif, les difficultés récurrentes rencontrées par les opérateurs du secteur de la pêche ou encore, plus généralement, la souffrance des entreprises industrielles Surtout, encore fallait-il qu'il souligne que les grands chantiers structurants sur lesquels s'est engagé le Royaume tiennent exclusivement à la volonté royale. Aujourd'hui, que ce soit le Plan Maroc Vert ou encore la stratégie nationale arrêtée pour l'environnement, pour ne citer que ceux-là, El Fassi ne peut en revendiquer la paternité. C'est dire que le gouvernement actuel donne l'impression d'être un regroupement d'exécutants (ils se reconnaîtront), sans sens de l'initiative, hormis bien entendu quelques rares ministres d'exception qui sortent du lot. Un gouvernement qui, in fine, est à l'image du locataire de la Primature, lequel reste toujours très controversé et n'aura jamais réussi à se départir du préjugé défavorable dont il jouissait dès sa nomination. Aujourd'hui, après deux ans et demi, Abbas El Fassi n'a visiblement pas réussi à convaincre. Parviendra-t-il à le faire pour ce qui lui reste de sa législature ? Si les observateurs restent très sceptiques, nous, en tout cas, c'est tout le mal qu'on peut lui souhaiter.