* 63 Mds de DH seront investis dici 2015. Plus de 2.000 ha seront mobilisés durant cette période dun montant de 607 MDH uniquement pour le Grand Casablanca. * La stratégie nationale permettra daccélérer la croissance économique de 0,5 point de PIB par an pendant 10 ans, soit 5 points de PIB en 10 ans, ce qui correspond globalement à une plus-value économique directe de 20 milliards de DH. Le Maroc vient de lancer une nouvelle stratégie nationale de grande envergure. Cette fois, il sagit de la logistique. Un créneau où le Maroc accuse un retard important pénalisant en cela les autres secteurs qui sont liés particulièrement au commerce international. Pour ce faire, le Royaume a placé la barre très haut. Son objectif dintégration à lUnion européenne lui impose de sarrimer à certains standards bien définis. La stratégie nationale permettra daccélérer la croissance économique de 0,5 point de PIB par an pendant 10 ans, soit 5 points de PIB en 10 ans, ce qui correspond globalement à une plus-value économique directe de 20 milliards de DH (directe et indirecte) et de 40 milliards de DH sur la même période. 116 Mds de DH dinvestissement sont prévus à lhorizon 2030 dont 63 Mds dinvestissements sont programmés entre 2010 et 2015 essentiellement par le secteur. LEtat, pour sa part, devra mobiliser la majeure partie du foncier et réaliser les infrastructures nécessaires, notamment les réseaux de circulation et une voie de chemin de fer. Lobjectif principal du projet est de réduire les coûts logistiques de 20% du PIB actuellement à 15% à terme. Cest le ratio observé par les pays émergents. «Ce niveau permettra daméliorer la compétitivité de léconomie nationale», a expliqué Karim Ghellab, ministre de lEquipement et des Transports, lors dun point de presse. Lélaboration de cette stratégie a nécessité 18 mois détude et de préparation en vue de développer un réseau national intégré de zones logistiques à proximité des grands bassins de consommation, des zones de production, des principaux points déchanges et des grandes infrastructures de transport (ports, autoroutes, chemins de fer,..) sur une superficie de 3.300 ha dont 2.080 ha à lhorizon 2015. Casablanca va saccaparer la part du lion avec une superficie dédiée de près de 978 ha en 2030 et 607 ha en 2015. Un contrat dapplication a défini huit zones devant abriter les futures plates-formes logistiques de la région dont la plus importante se trouve à Zenata. «Ce contrat prévoit également des mesures régulatrices du trafic poids lourds de marchandises dans le périmètre urbain. Il faut alléger la pression de la circulation à Casablanca sans pour autant pénaliser lactivité des transporteurs», a expliqué Karim Ghellab. A linstar du contrat du Grand Casablanca, les contrats dapplication des autres régions seront finalisés de concert avec les acteurs locaux et services concernés en parallèle avec leur élaboration. Un plan daction pour la réalisation de la stratégie nationale de la logistique est mis en place. Il prévoit des mesures doptimisation et de massification spécifiques à chaque flux de marchandises (conteneurs, céréales, produits énergétiques, exportations ). Au programme figure également lémergence dacteurs logistiques nationaux, publics et privés, intégrés et performants. « La logistique est un métier très important qui demande un savoir-faire et aussi des compétences. Nous avons prévu également un programme de formation dédié permettant de former des milliers de personnes dans le domaine. Pour ce faire, les entreprises, lEtat et les instituts de formation vont faire le point sur les besoins du marché de lemploi pour le hisser aux normes internationales», a confié Mohamed Horani, président de la CGEM. Concernant le suivi du programme et les mesures de régulation appropriées, lAgence marocaine pour le développement de la logistique a vu le jour. Le projet de loi portant la création de cet organisme a été approuvé par le Conseil des ministres le 5 mars 2010. A lordre du jour figure également la création dun Observatoire national de la compétitivité logistique qui permettra de mesurer et de suivre les différents indicateurs de performances du secteur. La stratégie nationale de la logistique devrait aussi donner un coup de pouce aux métiers mondiaux du Maroc, surtout ceux déclinés dans le cadre du plan Emergence à savoir loffshoring, laéronautique, lindustrie automobile, lagroalimentaire, lélectronique.