* A travers la cession de 8% de ses propres actions à la CDG, BMCE Bank sinjecte 3,4 Mds de DH de liquidités. * Grâce à un montage financier complexe, la CDG ne déboursera que 400 MDH. * Les cours élevés des transactions font naître plusieurs questionnements au sein du marché. Lénorme volume échangé en ce début de semaine sur le marché de bloc ne pouvait passer inaperçu. 12,48 Mds de DH échangés de gré à gré le 22 mars courant. La deuxième fois seulement depuis plusieurs années où le volume du marché de bloc dépasse la barre des 12 Mds de DH. Plus de la moitié de ce montant est relative à un seul deal. Celui conclu entre la Caisse de Dépôt et de Gestion et Finance Com et qui a porté sur des prises de participations croisées. Le fleuron dOthman Benjelloun, BMCE Bank, sest délaissé de 12,7 millions de ses propres actions, soit 8% du capital détenus à travers des programmes de rachat dactions particulièrement actifs ces derniers mois, au profit de la CDG. Et ce, pour un montant global de 3,4 Mds de DH. Au prix unitaire, les actions ont été cédées à 267 DH alors que sur le marché central, elles avaient ouvert la même séance à un cours de 251,35 DH seulement. Dans le sens inverse, et selon le même deal vraisemblablement, Finance Com rachète, à travers sa filiale RMA Wataniya, 8% du capital de la CGI, filiale immobilière de la CDG. Cette seconde transaction a ainsi généré un flux de 3 Mds de DH équivalent aux 1,4 million de titres qui ont changé de mains à un prix unitaire de 1.937 DH. Et là aussi, la plus-value par rapport au cours douverture de laction CGI sur le marché le même jour, est consistante. Elle dépasse en effet 13%, ce qui alimente les questionnements de plusieurs observateurs sur le montant élevé des deux transactions. Il est à rappeler quen août dernier, le marché se faisait déjà lécho dune éventuelle prise de participation de la CDG dans le capital de la banque. Mais à lépoque, cette rumeur sétait vite dissipée vu que lattention était pa rticuliérement tournée vers la problématique de succession à Othman Benjelloun La conclusion de ce deal constitue donc une étape de plus dans le cadre du renforcement du partenariat stratégique entre les deux institutions. Un partenariat qui a commencé en janvier dernier lorsque les deux groupes se sont alliés pour acquérir le capital de Méditel. Comme lindique le communiqué adressé par BMCE Bank à cet effet. Mais ce qui attire lattention est que les opérateurs du marché sattendaient à ce que la CDG se recentre vers ses métiers de base au détriment de son activité financière. Chose que le bras financier de lEtat renvoie du revers dune main avec lacquisition des parts dans le capital de la BMCE. De quoi pousser certains à se demander si cette transaction ne vient pas seulement pour rendre service à une banque dont elle est lactionnaire historique, et ce sans devoir lui verser des fonds importants. Car, avec un simple calcul arithmétique, on se rend compte que les caisses de la BMCE se retrouvent renflouées de 3,4 Mds de DH, dont la CDG na versé que 400 milions, alors que RMA Watanya se charge du reste. Ce qui devrait conforter les fonds propres de la banque. Ceci est un bon augure quand on sait que létablissement devrait continuer à faire face à de nombreux défis. Il y a dabord lassèchement de liquidité caractérisant le marché et qui semble freiner la dynamique de croissance dans laquelle étaient engagées les banques de la place. Aussi, après un premier relèvement du ratio de solvabilité exigé par la Banque centrale à 10%, une seconde hausse est prévue courant 2010. Sans oublier que BMCE Bank connaît, à linstar de plusieurs établissements bancaires, une importante aggravation du coût du risque, et doit supporter les dégâts de sa filiale londonienne Médicapital Bank, dont les performances ne sont pas vraiment au beau fixe. Sans oublier par ailleurs que la banque attend les conclusions du contrôle fiscal dont elle fait lobjet en ce début dannée et dont les répercussions risquent de lui coûter cher. Cest dire le besoin pressant quéprouvait BMCE Bank de se procurer du cash frais. De lautre côté, la compagnie dassurance investit une part des cotisations de ses clients dans une valeur qui reste une des plus chères du marché.