* Une initiative inédite jusquà présent au Maroc a été lancée par 6 partis politiques pour discuter de lavenir des médias au Maroc. * Le débat national semble prôner plus daspect «éthique» pour réduire les dérapages qui se produisent au nom, ou sous prétexte, de la liberté de la presse. Cest sur linitiative de 3 partis politiques et avec le soutien de 3 autres que le lancement du débat national «Médias et société» a eu lieu à la Chambre des représentants. Aux côtés du Parti de lIstiqlal et de lUSFP, le PAM sest joint à cette initiative, au même titre que le PPS, le RNI et le Mouvement Populaire. Les partis politiques ont voulu ainsi marquer laccord entre ces 6 formations en attendant que le PJD et lUC adhèrent à ce débat. Le coordinateur général de ce débat, Jamal Eddine Naji, a insisté, durant son intervention, sur la dimension fédératrice de cette initiative dont «lapproche moderniste serait seule en mesure de permettre de trouver un terrain dentente entre les points de vue divergents». Sans sattarder sur des questions marginales, J. Naji a averti laudience que lenjeu reste «la crédibilité des médias face au processus de la démocratisation et de son ancrage, ainsi que linstauration dun dialogue constructif avec le gouvernement, le Parlement et la Justice». Le président de la Chambre des représentants, M. Mansouri, ainsi que celui de la Chambre des conseillers, M. Biadillah, ont tous deux insisté sur limplication réelle de linstance législative dans la réussite de ce débat. «Il faudra davantage faciliter le travail des médias qui veulent accompagner la réforme profonde entamée par le pays», a souligné le président des conseillers. «Le bureau de la 2ème Chambre a, dès le départ, soutenu cette initiative durant sa phase préparatoire», a-t-il rappelé, tout comme M. Mansouri qui a mis laccent sur «limplication du RNI dans cette nouvelle dynamique de dialogue». Hormis ces déclarations dintention, le discours du ministre de la Communication et Porte-parole du gouvernement a été moins abstrait. «Même si le gouvernement a été associé à cette initiative de manière tardive, a déploré Khalid Naciri, le département de la Communication avait, en 2008, suggéré ce genre dinitiatives dont notre pays a vraiment besoin». «Il faudra être courageux pour affronter les dysfonctionnements qui minent le secteur des médias, a soulignée Khalid Naciri qui a appelé aussi à «une intransigeance face à toutes sortes de dérapages qui se produisent au nom de la liberté de la presse». Evoquant plusieurs mécanismes pour assainir le secteur, le ministre a rappelé les principaux outils mis à la disposition de la profession. Spécialement la presse écrite. «Les subventions publiques ont été modernisées, ainsi que des instances de veille à la déontologie de la profession ont été mises en place». Il faut aussi mentionner que cette initiative, inédite jusquà présent au Maroc, vise à aboutir à une vision commune qui soit consensuelle, solidement articulée et admise par les parties prenantes à ce débat. Avec en ligne de mire lémergence dune entreprise média «citoyenne» qui opère au sein dun environnement incitatif et transparent. Il faut aussi souligner quaucun délai na été fixé pour la durée de ce débat que les parties qui y prennent part nont pas intérêt à transformer en échec. Le point de vue de la profession Les représentants du secteur de la presse ont saisi louverture de ce débat national pour réitérer les demandes expresses de la profession. Younès Moujahid, le président du Syndicat National de la Presse Marocaine (SNPM), a constaté que «le Maroc a besoin dune stratégie claire en matière de communication, de presse et dinformation à laquelle le SNPM veut contribuer ». «La mise à niveau du secteur simpose, a-t-il souligné, afin que ce champ puisse sacquitter de sa mission en conformité avec les idéaux démocratiques et en toute responsabilité». Pour sa part, la Fédération Marocaine des Editeurs de Journaux a aussi répondu présent pour participer à ce débat. Le président de la Fédération, K.H. Idrissi, a considéré que «la mise à niveau de lentreprise médiatique est une grande priorité» dans le chantier de la réforme souhaitée avec plusieurs projets déjà initiés ou programmées, visant à doter le secteur de la presse écrite dune solide assise commerciale et éthique.