* Plusieurs secteurs peuvent tirer profit de la conquête du marché nippon, notamment les branches liées au plan Emergence et au tourisme. * Une délégation marocaine entreprendra une visite de prospection et de promotion au Japon, entre fin février et début mars, pour diversifier les débouchés du Royaume. Le Maroc entretient dexcellentes relations diplomatiques avec le Japon. Malgré la longue distance qui les sépare, les deux pays ont maintenu une cadence de coopération exemplaire, que ce soit sur le plan économique, technique ou culturel. Pourtant, les échanges entre les deux pays demeurent en deçà des potentialités offertes. Cest dans ce cadre quune délégation menée par le ministre du Commerce extérieur effectuera un voyage daffaires au Japon fin février et début mars. Cette mission qui regroupe de hauts commis de lEtat émanant de différentes administrations ou départements ministériels, accompagnés de représentants du secteur privé, va mener des opérations de prospection et dexploration des opportunités daffaires. Le Japon est la deuxième économie mondiale et lun des grands investisseurs, exportateurs et importateurs dans le monde. Les indicateurs des échanges extérieurs entre le Maroc et lEmpire du soleil levant montrent une constante progression. Entre 2005 et 2008, les importations marocaines du Japon sont passées de 3,2 Mds à 5,72 Mds de DH, soit une croissance moyenne de 21,52%. Quant aux exportations elles ont grimpé de plus de 1 Md à 1,78 Md de DH, soit une évolution moyenne annuelle de 23,63%. Mais ces échanges accusent un déficit chronique en faveur du Japon, le taux de couverture ne dépassant pas les 31%. Et pour cause, la valeur ajoutée des exportations marocaines, constituée essentiellement de produits primaires notamment halieutiques à 70%, est largement en deçà du niveau des produits nippons à haut degré de technicité ; les importations du Japon étant constituées également à 70% de machines et de voitures Le Japon est un grand marché avec plus de 127 millions dhabitants. Une aubaine pour diversifier les débouchés des produits marocains qui sont concentrés surtout vers le marché européen. Près de 17 millions de touristes japonais se rendent à létranger, ce qui représente le quatrième marché mondial, et dépensent plus de 34 Mds de dollars, de quoi faire rêver les opérateurs touristiques marocains. Ils ont une préférence pour le tourisme culturel, notamment les sites historiques et cest pour cela quils préfèrent les pays méditerranéens à vocation historique comme la Grèce, la Turquie ou lEgypte. Le nombre de touristes japonais au Maroc na pas dépassé les 170.000 annuellement. Pourquoi les Japonais sont-ils moins nombreux à visiter le Maroc comparativement à dautres destinations méditerranéennes ? Les explications des professionnels sont claires. «Cest un marché très particulier. Une clientèle à part qui a besoin dun circuit bien défini. Contrairement aux Européens qui optent surtout pour le balnéaire, les Japonais ont un penchant pour les villes impériales notamment Fès, Meknès et Marrakech et les circuits au Sahara. Ils sont adeptes des produits culturels avec un concept danimation tout à fait différent», a expliqué un opérateur touristique à Marrakech. Il faut préciser que le marché japonais nétait pas une cible prioritaire pour lONMT. Les opérations de promotion ou de communication restent limitées. Au niveau industriel, la présence des entreprises nipponnes reste timide préférant les pays de lEurope de lEst. Au niveau continental, les Japonais optent surtout pour lAfrique du Sud et lEgypte. Pourtant, le Maroc peut représenter une bonne plate-forme pour lindustrie japonaise à destination de lEurope ou de lAfrique, surtout dans le domaine de lautomobile, de lélectronique ou de lagroalimentaire. Des secteurs fortement encouragés par le plan Emergence. Il est à rappeler que le Japon demeure lun des importants bailleurs de fonds du Maroc, en particulier pour les projets structurants comme le développement rural et la pêche.