Le Souverain vient de nommer Amine Benjelloun-Touimi Directeur général de Poste Maroc. Le Roi a également nommé Ahmed Rahhou PDG du CIH. Sil était attendu de trouver un remplaçant à Anas Alami à Poste Maroc depuis sa nomination à la tête de la CDG, ce qui létait moins, cest le départ de Rahhou de Lesieur Cristal vers le CIH. Mais, a priori, il ne perd rien au change. Il «perd» un fauteuil présidentiel pour en retrouver un autre. Et la communauté des affaires ne sy attendait certainement pas. Surtout ceux qui lont rencontré, vendredi dernier, à loccasion de la présentation des résultats semestriels de lONA, où tous les patrons des filiales de la holding royale étaient présents. Il était là, lui aussi, affichant la sobriété et la sérénité quon lui connaît. Rahhou nira cependant pas en terrain inconnu. Bien au contraire. Il retrouve un microcosme bancaire quil connaît bien, au sein duquel il aura passé une bonne partie de sa carrière, notamment au sein du Crédit du Maroc. Une banque quil a quittée alors quil était DGA, membre du Directoire. Joint au téléphone par FNH, Rahhou est resté humble, soulignant le sentiment de «fierté dêtre reçu par Sa Majesté et la «confiance» quIl a placée en lui. Aussi, affirme-t-il, «cest un plaisir pour moi de retrouver mes amis banquiers, quand bien même mon passage à lindustrie a été riche aux côtés notamment du personnel de Lesieur que je remercie chaleureusement». Aujourdhui, il a désormais la responsabilité de présider aux destinées dune banque au passé pour le moins sulfureux (CIH), mais qui commence à voir le bout du tunnel grâce, entre autres, au passage remarqué dun certain Khalid Alioua. «Jai lhonneur, grâce au Souverain, de participer à lhistoire fondamentale du CIH et jespère lui redonner son lustre dantan», précise-t-il, et dajouter : «ma mission est de faire en sorte quil redevienne un établissement de référence et incontournable dans le secteur bancaire; une institution pourvoyeuse demplois et qui offrira le meilleur en matière de services bancaires». Reste quand même quelques questions en suspens. Qui lui succédera à la tête de Lesieur ? Et, surtout, pourquoi Ali Harraj a été «débarqué» du CIH ? Pour rappel, ce dernier a été nommé président du Directoire par intérim à lissue du Conseil de Surveillance tenu vers fin avril dernier. Pratiquement un mois plus tard, l'Assemblée générale mixte, réunie le 28 mai 2009, et qui a décidé la transformation du mode de gouvernance de SA à Directoire et à Conseil de surveillance en SA à Conseil d'Administration, nomme Harraj en qualité de Directeur général. Un fauteuil quil noccupera donc que quatre mois. Même pas le temps de faire ses preuves. Ce passage-éclair suscite moult commentaires, surtout quà sa nomination, il était crédité dun préjugé favorable. Certains voyant en lui un homme sérieux, bosseur, disposant dun bon bagage financier et de compétences managériales reconnues. Aujourdhui, cest en toute logique que daucuns se demandent si son limogeage est lié à celui de son ex-mentor, Mustapha Bakkoury, celui-là même qui lavait porté à la tête de la Direction générale du CIH. Ce dernier, faut-il le rappeler, a été lui aussi subitement remercié, sans que quiconque narrive, jusquà présent, à trouver les vraies raisons de son limogeage. Si tant est que Harraj jouit de compétences éprouvées, son éviction serait-elle alors liée à ses rapports privilégiés avec Bakkoury ? Surtout, où atterrira-il ? Affaire à suivre.