l Quelque 2.200 démographes et experts en matière de population sont en conclave à Marrakech jusquau 3 octobre. * Ils doivent dégager les principales tendances et transitions démographiques actuelles. * Au Maroc, les sciences démographiques sont de plus en plus prises en considération dans lélaboration des politiques publiques. Depuis dimanche dernier et jusquau samedi 3 octobre prochain, quelque 2.200 chercheurs de 114 pays sont en conclave à Marrakech ! Venus participer au 26ème Congrès international de la Population de lUnion Internationale pour lEtude Scientifique de la population, ces chercheurs doivent assurer quelque 220 séances scientifique régulières, 900 communication orales et un millier de séances de posters, en plus de plusieurs ateliers de formation et réunions parallèles ainsi que des expositions. La compétence et linterdisciplinarité des intervenants en font un événement majeur et très attendu dans ce contexte marqué par la crise économique, la raréfaction des ressources naturelles ou encore de grandes mutations démographiques. Mais plus important encore, lune des quatre séances plénières est entièrement organisée par le Maroc sous le thème : « Monde arabe : carrefour intercontinental entre transitions démographiques et mouvements de populations ». Cette séance aura pour objectif de tracer les principaux défis démographiques dans le monde arabe. Ahmed Lahlimi, Haut commissaire au Plan, qui présidera cette séance, explique les enjeux démographiques pour le Maroc quil résume en quatre. Tout dabord, lanticipation de larrivée de nouveaux jeunes actifs sur le marché du travail. Ensuite, le dédoublement du pourcentage des vieux à horizon 2030 et qui représenteront désormais 16 % de la population. Ces derniers nécessitent quon pense à leur retraite, à leur prise en charge médicale et sociale pour les plus démunis dentre eux. Lautre facteur qui, selon Lahlimi, doit être pris considération est de veiller à une meilleure répartition des richesses. Enfin, toutes ces transitions démographiques devraient être prises en considération dans lélaboration des politiques publiques à même de veiller à une compétitivité du Maroc dans un contexte qui promet dêtre de plus en plus difficile. Cet ancrage des sciences démographiques dans lélaboration des politiques publiques a également été relevé dans le discours royal destiné aux participants. Puisquen effet, S.M. le Roi y rappelle que l'une des constantes de la politique démographique au Maroc tient à « Notre ferme conviction qu'il est vain de croire que l'on peut agir sur la variable démographique indépendamment de son contexte socio-économique, culturel et politique. C'est pourquoi nous tenons à suivre au Maroc une stratégie intégrée s'articulant, selon une approche participative, autour de trois axes majeurs : l'investissement dans les infrastructures et les secteurs productifs, dans un environnement de libéralisme et d'ouverture. La lutte contre la pauvreté et les inégalités sociales en vue d'assurer une meilleure distribution des fruits de la croissance et d'améliorer les conditions de vie des citoyens. D'où l'Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) que Nous avons lancée et que Nous considérons comme un grand chantier de règne, en parfait accord avec les objectifs du millénaire pour le développement, et la mise en uvre de réformes politiques et sociétales visant à élargir les espaces de participation démocratique et à promouvoir la situation de la femme, notamment à travers l'adoption du Code de la famille, qui constitue un dispositif d'avant-garde en matière d'égalité juridique homme/femme et de garanties pour la protection des droits de l'enfant », comme contenu dans le discours royal. Cest principalement là lun des enjeux de cet événement pour le Maroc pour mieux appréhender les majeures transitions démographiques dans le monde, notamment en termes de croissance démographique, de santé maternelle, de migration et durbanisation et faire des extrapolations. « En définissant les politiques de population, on ne saurait ignorer aujourd'hui, dans un contexte de crise économique et financière inédite, les changements climatiques qui doivent occuper la place qu'ils méritent dans toutes les prévisions économiques et démographiques. Ces facteurs qui préoccupent aujourd'hui l'humanité entière, ont brutalement remis en question la vision optimiste d'un progrès continu promis depuis longtemps par le modèle économique international dominant », a déclaré Ahmed Lahlimi dans sa lecture du discours royal. Et cest dautant plus valable dans la mesure où les transitions démographiques dans un pays, en affectent les autres comme cest le cas entre les rives sud et nord de la Méditerranée à travers le phénomène de la migration. Une chose dont tous les intervenants sont conscients.