* Le marché tourne au ralenti depuis plusieurs mois. * Les résultats semestriels mitigés des sociétés cotées enfoncent le clou de la suspicion qui entoure la Bourse. * 2009, cest cuit ! Les résultats semestriels des sociétés cotées continuent à tomber. Si certaines sociétés ont pu tirer leur épingle du jeu, dautres, par contre, ont enregistré des résultats en berne, à linstar de Sonasid ou encore Sothema (voir pages 13 à 15). Cest cette même tendance mitigée qui est par ailleurs traduite par lindice général de la Bourse de Casablanca. A la dernière séance de la semaine dernière, le Masi plafonnait à 10.950,19 points, soit une performance annuelle de 0,46%. Mais il faut dire que depuis le début de lannée, le Masi narrive véritablement pas à sinscrire dans une tendance durable (à la baisse ou à la hausse), jouant régulièrement au yo-yo pour flirter avec une performance quasi-nulle. La question est donc de savoir si, au terme de la publication des résultats de toutes les sociétés cotées, les performances ou contre-performances seront intégrées au niveau de la cote. Pour qui connaît bien le marché boursier, il ne serait pas hasardeux de répondre par la négative. Car la place a toujours évolué en faisant fi des fondamentaux des entreprises cotées. Dès lors, la reprise du marché semble davantage dépendre dautres facteurs que des résultats semestriels. Simplement parce que «nous avons traversé une période assez longue deuphorie à travers les multiples introductions en Bourse où tous les intervenants ont réalisé des plus-values conséquentes à la faveur de la spéculation, mais également de pratiques douteuses qui ont fini par installer une certaine crise de confiance. Aujourdhui, pour espérer une reprise durable, il faudra non seulement établir des règles encore plus drastiques en matière de contrôle et de sanction, mais également et surtout moraliser le marché financier», souligne un analyste pour qui «la Bourse ne peut plus être considérée comme un dispositif aux mains de spéculateurs sans scrupule». Cela suffira-t-il à imprimer une dynamique au marché ? A en croire cet autre analyste de la place, non. Selon lui, à côté de ces mesures, «il faut aux investisseurs dautres alternatives, cest-à-dire dautres instruments de placement. En cela, il faut réfléchir à moyen et long termes et non initier des actions ponctuelles qui ne feront que différer certains problèmes structurels auxquels est confronté le marché». Cest dire que ceux qui sattendent à une réelle reprise du marché dici la fin de lannée peuvent déchanter. Et ce, dautant plus que rien ne serait entrepris pour influer sur la tendance actuelle de la Bourse. En effet, lEtat a renvoyé aux calendes grecques la privatisation des quelques joyaux qui lui restent, alors que les entreprises qui avaient manifesté leur souhait de sintroduire en Bourse ont tout suspendu, en attendant que le marché offre des signaux plus intéressants. Lannée sera donc vierge dintroduction en Bourse. Et pour couronner le tout, les pouvoirs publics ne semblent pas prêts à dépoussiérer le fameux projet du marché à terme émanant vraiment dun besoin du marché et qui dort toujours dans les tiroirs du Secrétariat général du gouvernement. Et cela fait maintenant 7 ans que lidée de mettre en place cet instrument de couverture des risques permettant de réduire les facteurs d'incertitude et de créer un environnement favorable aux investissements et aux échanges a été émise. Lobjectif premier étant de se focaliser là où il y a plus de volumes, cest-à-dire sur les Bons du Trésor afin de booster la liquidité. Il ne reste plus quà attendre lannée prochaine