* Dans cet entretien, Luis De Vega, commissaire de lexposition, explique les motivations qui lont amené à organiser cette manifestation en partenariat avec lInstitut Cervantes de Rabat. w Finances News Hebdo : Comment vous est venue lidée dorganiser une exposition sur Mohamed Choukri ? w Luis De Vega : Jai interviewé Mohamed Choukri en 2003 après avoir lu certains de ses livres, et quelques mois avant sa mort. Jai trouvé en lui un personnage fascinant. Javais fait quelques portraits sur des sites de Tanger et chez lui. Après sa mort, je me suis dit que ce serait peut-être une bonne idée de développer ce projet photographique. Les images de lexposition «La vida perra de Choukri» sont une évocation de sa vie, mais toutes les photos nont pas, bien entendu, été prises dans les villes et localités que traversait lécrivain. Cest la redécouverte de lun des piliers de la littérature marocaine : un homme qui a beaucoup souffert pendant les années les plus dures de la censure. Mais il est aujourdhui présenté comme un auteur de plus en plus réintégré dans larène publique. w F.N.H. : Enfin, quel est le principal objectif de lInstitut Cervantes à travers ces expositions des figures de proue de la littérature et de lart en général ? w L.D.V. : Choukri navait pas le castillan comme langue maternelle mais il parlait très bien lespagnol parce quil a vécu les années difficiles du protectorat espagnol et du Tanger international. Je men souviens bien : il était comme un de ses personnages. En Espagne, nombreux sont ceux qui ont connu le nord du Maroc à travers ses livres ou ceux dautres auteurs comme lEspagnol Angel Vazquez, qui a écrit à Tanger «La vida perra de Juanita Narboni», une uvre ayant inspiré le titre de cette exposition.