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Entretien : Redécouvrir de près Juan Rulfo
Publié dans Finances news le 16 - 04 - 2009

* Une importante exposition dédiée à l’artiste Juan Rulfo se tiendra
jusqu’au 17 mai à la salle d’exposition de l’Institut Cervantès.
* Dans cet entretien, Victor Jimenez, Directeur de la Fondation Juan Rulfo, invité de cette exposition, nous dévoile les raisons de ce choix.
w Finances News Hebdo : Juan Rulfo, en tant qu’artiste exceptionnel, qu’a t-il apporté de spécifique à la philosophie de l’art en Amérique latine ?
w Victor Jimenez : Comme auteur, Juan Rulfo a suscité l’admiration d’auteurs de grande renommée (bien qu’opposés) comme Gabriel Garcia Marquez et Jorge Luis Borges. Susan Sontag a aussi écrit, comme les deux précédents, en termes très élogieux sur sa littérature, et évalué avec un très haut degré sa photographie.
La même admiration a été exprimée par les prix Nobel Kenzaburo Oe (du Japon) et Gao Xing Jiang (de la Chine); sans parler de Tahar Ben Jelloun qui a écrit en diverses occasions (la dernière en 2004) sur l’œuvre de Juan Rulfo, toujours avec la plus grande admiration. La leçon est simple : Rulfo démontre qu’une bonne littérature, qu’elle vienne du Mexique ou de tout autre pays, est simplement universelle. Comment avait-il réussi ?
Probablement le secret est que lui-même était un grand connaisseur de la littérature universelle, un lecteur infatigable depuis sa jeunesse. Et en même temps, il avait choisi un langage mexicain d’extraction populaire pour le transformer de la manière la plus importante la poésie en cette tension et cette fascination qu’exerce son œuvre. Son langage à lui est une amélioration obtenue par des moyens paradoxaux. Quant au reste, ses histoires, dans les contes de El LIano en LLamas et le roman Pedro Paramo, bien qu’ils paraissent s’enraciner dans le sol mexicain, sont de la même manière, profondément universelles : l’ambition humaine, l’amour impossible, la vengeance, la folie du pouvoir, la désillusion…
w F.N.H. : L’univers symbolique de Juan Rulfo est à la fois simple et sobre. Est-ce que cela constitue l’un des points forts qui lui ont permis d’exprimer sa vision ?
w V. J. : Comme je viens de le dire, l’œuvre de Rulfo est paradoxale, la simplicité qu’on lui attribue est assez trompeuse, et la brièveté de ses textes va de pair avec sa complexité extrême. Ceci a fait qu’il y a des bibliothèques complètes sur sa littérature où, curieusement, s’analysent sa sobriété et son laconisme.
Ben Jelloun a très bien su l’exprimer en parlant de Pedro Paramo : «Sa richesse, sa complexité, son insolence la (son œuvre ndlr) rendent inépuisable. Il est bref, cependant ; et bien que d’une telle densité, il m’arrive que j’aie besoin d’arrêter la lecture pour soupeser les phrases, comme si j’étais avec l’orfèvre. Parce que là est présente la poésie».
Beaucoup d’auteurs se sont référés à la particulière fascination qu’exerce l’œuvre littéraire de Juan Rulfo, mais peu l’ont fait avec tellement de précision comme l’auteur marocain.
w F.N.H. : Cette exposition au Maroc permettra-t-elle, à votre avis, de mieux faire connaître au public la grande originalité de Juan Rulfo ?
w V. J. : Il est possible que certains veuillent voir dans la photographie de Juan Rulfo une dimension de plus dans sa littérature, mais ceci n’est pas précis. Chaque langage artistique, comme le littéraire et le photographique, a un degré d’autonomie considérable et il doit se développer une aptitude spéciale pour dominer chacun d’eux. Une habileté littéraire nous aide à prendre des photographies ou à composer de la musique. Mais Rulfo s’est initié comme photographe avant d’être auteur, et il arrive à dominer parfaitement la camera.
Il a été un photographe extraordinairement raffiné et en ceci, il ressemble aussi à l’auteur exceptionnel qu’il a été. Les sujets qu’il a reproduits dans ses images sont «simples», seulement en apparence (comme cela se note aussi dans sa littérature). Ces paysans ou peuple humble, se sont transformés, pour Rulfo, en matière d’exploration visuelle résolue avec une connaissance énorme de l’office du photographe. Il est, dans cette optique, comme sa photographie qui peut se rapprocher de sa littérature. Le public marocain qui ne connaît pas sa littérature, peut jouir de ses images par elles-mêmes, mais ce serait une bonne idée, je crois, qu’elles leur servent de stimulant à la lecture de ses livres.


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