Avec une performance annuelle qui oscille depuis quelques semaines autour des 15%, le Masi maintient tant bien que mal le cap. Le marché reste peu animé, chatouillé, de temps en temps, par des réorganisations de portefeuilles. La place a besoin de papier de qualité... et en quantité. Les deux baromètres de la place continuent à jouer au yo-yo, le Masi maintenant néanmoins toujours sa performance annuelle autour de 15%. Le marché reste globalement peu animé, hormis quelques opérations de reclassement effectuées de temps à autre. Dans cette optique, la CDG s'est totalement désengagée de Carnaud Maroc en cédant les dernières actions qui lui restaient dans cette société. Elle a ainsi cédé 144.867 actions Carnaud Maroc au prix unitaire de 369 DH. Cette cession s'est toutefois faite au profit de sa filiale Fipar Holding (qu'elle détient à 100%), laquelle, en acquérant lesdites actions, s'octroie 30% du capital de Carnaud Maroc. Cette opération, est-il précisé, «a été réalisée dans le cadre d'une réorganisation interne du portefeuille de la CDG». Sur un autre registre, la publication des résultats annuels 2003 des sociétés cotées n'aura pas permis de tirer davantage le marché vers le haut. Si certaines sociétés cotées ont pu tirer leur épingle du jeu, d'autres par contre ont présenté des résultats en berne. Il faut souligner, à ce niveau, que les règles édictées par Bank Al-Maghrib, en matière de classification des créances en souffrances et de provisionnement, ont contribué à plomber les performances annuelles, particulièrement celle des établissements de crédit, qui raflent en général l'essentiel des transactions. Actuellement, le marché est dans l'attente des nouvelles réformes promises par les autorités. Les choses devront, apparemment, vite évoluer au regard de la volonté affichée, tant par le ministre des Finances que par le gouverneur de BAM, de donner une meilleure lecture du marché financier dans sa globalité. C'est dans ce sens d'ailleurs que le secteur financier marocain a fait l'objet d'une évaluation par une mission conjointe de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International. Comme l'a souligné le gouverneur de BAM, lors de la réunion du CNME tenue la semaine dernière, «cette action, qui s'inscrit dans le cadre du Programme d'Evaluation du Secteur Financier (PESF) et auquel des pays tant industrialisés qu'en voie de développement prennent part à titre volontaire, vise à déceler les vulnérabilités potentielles en vue de proposer les solutions appropriées». Suivant cette même logique, BAM devrait renforcer son contrôle bancaire, en veillant au respect des 25 principes édictés par le Comité de Bâle. Tout autant, la poursuite de la réforme du marché des changes et la promesse faite par les autorités de revoir la méthode de détermination du taux maximum des intérêts conventionnels devraient donner plus de visibilité au marché financier. Voilà autant de signaux forts qui pourront contribuer à conforter la physionomie actuelle du marché boursier. Pour l'instant en tout cas, les investisseurs semblent confiants, d'autant que l'engagement des autorités se traduit par du concret. Le seul hic reste néanmoins l'étroitesse du marché, lequel est loin de représenter la structure de l'économie nationale. La place a besoin de papier frais de qualité... et en quantité. Et ce n'est certainement pas l'introduction en Bourse de fleurons comme Maroc Telecom ou la BCP qui feront oublier cet état de fait.