* Lhostilité du contexte économique international na pas mis la pression sur les opérateurs économiques maghrébins pour parvenir à un consensus. * La Déclaration dAlger sest contentée démettre des généralités. * Véritable hiatus : les échanges intermaghrébins ne dépassent pas 3% alors que le commerce des pays de lUMA avec lEurope avoisine les 66%. I l y a quelques années, on répétait sans cesse que lintégration maghrébine savérait cruciale dans un environnement marqué par lintensité de la concurrence entre les différents groupes régionaux. Aujourdhui encore, lhostilité du contexte entaché par la profondeur de la crise internationale, pèse comme une épée de Damoclès sur lensemble des continents et exhorte à une intégration économique maghrébine. En effet, compte tenu des défis occasionnés par les échéances charnières auxquelles les économies maghrébines devront faire face (démantèlement tarifaire, élargissement de lUnion européenne, libéralisation du secteur textile à léchelle mondiale, forte vulnérabilité aux chocs de demande externe), le coût de la non-intégration maghrébine peut savérer insoutenable pour les économies de la région. Ainsi, de par son rôle de moteur de croissance et dintensification des échanges commerciaux entre pays de la région, cette intégration pourrait constituer un facteur dappui pour une insertion plus efficiente des pays membres à léconomie mondiale. La particularité de la région maghrébine est quelle sinsère dans la continuité du courant libre-échangiste qui devrait relier progressivement les deux rives de la Méditerranée, au même titre que celui impliquant les pays de la Déclaration dAgadir dont lAlgérie ne fait pas partie. Ainsi, au-delà de la discontinuité géographique qui en découle, une relance du projet dintégration maghrébine serait favorable pour redimensionner la libéralisation commerciale entre les pays de lAccord dAgadir et contribuer à son foisonnement pour en faire un véritable préalable à la réussite de lintégration euro-méditerranéenne. Cest dans ce sillage que sest inscrit le Forum des entrepreneurs maghrébins tenu les 10 et 11 mai derniers à Alger. Ce forum avait réuni 700 hommes daffaires des cinq pays du Maghreb. Outre la participation des hommes daffaires, ce forum sest démarqué par la présence des représentants de la Banque mondiale et du FMI ainsi que par le secrétaire général de lUMA, Habib Benyahia. A cette occasion, les opérateurs économiques maghrébins ont mis laccent sur les secteurs à même de booster les échanges et le partenariat. Ils sont désormais unanimes à estimer que lintégration de leurs économies est devenue incontournable pour pouvoir relever les défis liés à la mondialisation. Daucuns jugent que la Déclaration dAlger pourrait être considérée comme un vux pieux dans la mesure où elle souffre de labsence de propositions concrètes tendant à créer une véritable communauté économique maghrébine. Et pour combler le tout, aucune mention na été faite, dans la déclaration, quant à la problématique de louverture de la frontière terrestre entre lAlgérie et le Maroc, laquelle bloque les échanges commerciaux, non seulement entre ces deux pays, mais également les échanges du Maroc avec la Tunisie et la Libye. La question reste donc posée : à quand lintégration économique maghrébine ?