* Le taux de croissance du PIB global est passé de 7,1%, en variation annuelle, au premier trimestre 2008, à 3,1%, trois trimestres plus tard. * La valeur ajoutée agricole verrait sa production saméliorer, en 2009, de plus de 28% par rapport à lannée précédente. Si la croissance de la valeur ajoutée non agricole a dépassé 6,5% en 2008, elle se situerait aux alentours de 1,3%, en variation annuelle, au premier trimestre 2009. En revanche, les résultats attendus de lactuelle campagne agricole, largement favorable, continueraient de maintenir la croissance globale à des taux relativement élevés, soit 4,7% et 5,7% respectivement, aux premier et deuxième trimestres 2009, selon une étude publiée récemment par le Haut Commissariat au Plan. Les analystes du ministère des Finances et de la Privatisation sont plus optimistes en considérant dans une étude publiée ce mois davril que «léconomie nationale enregistrerait un taux de croissance annuel moyen avoisinant 6% au terme des deux dernières années, tirant profit de la bonne tenue des activités du secteur primaire, du bâtiment et travaux publics, des activités financières et des télécommunications». Cependant, plusieurs secteurs de léconomie nationale, notamment les activités industrielles, montrent des signes dessoufflement. Il sagit principalement de lindustrie textile et habillement, lactivité minière, lindustrie automobile Parallèlement, les secteurs qui ont boosté le taux de croissance au cours des dernières années, principalement le secteur touristique et le bâtiment et travaux publics, ont marqué le pas au cours de cette année. Les analystes expliquent, en grande partie, cette chute libre du volume de production enregistrée par les secteur non agricoles par la propagation des effets négatifs de la crise financière internationale et la baisse du volume des exportations et du taux de couverture des importations par les exportations, soit juste 40%. Une dégringolade de la demande étrangère La contraction de lactivité chez les principaux partenaires économiques du Maroc pèsera lourdement sur les débouchés des exportations nationales. En effet, la demande étrangère des produits marocains reculerait de 5,5 %, en variation trimestrielle, au premier trimestre 2009. Cette baisse, entamée depuis le début de lannée 2008, sétait matérialisée par un net recul au quatrième trimestre (-4,7%) et cela pour la première fois depuis 2001, clôturant ainsi lannée avec un taux de croissance de 2,7%, contre 8,1% réalisé en 2007. Les exportations de biens, corrigées des variations saisonnières, se seraient contractées de 19,2%, en glissement trimestriel au premier trimestre 2009, faisant suite à une forte baisse enregistrée au quatrième trimestre 2008, soit une dégradation de 36,2%. Selon le rapport du HCP, «le recul des ventes extérieures des phosphates et de leurs dérivés explique, en partie, ce mouvement baissier, après avoir fortement profité de la fermeté des cours mondiaux, surtout au deuxième trimestre 2008». Côté importations, elles ont reflué au premier trimestre 2009 de 9%. Cette baisse a concerné de plus en plus les importations des demi-produits, des produits bruts et énergétiques et des biens déquipement. «La baisse plus prononcée des exportations par rapport aux importations se serait traduite par un recul du taux de couverture, pour se situer aux alentours de 40%», note létude du HCP. Sagissant des transactions du Maroc avec létranger, les analystes du ministère des Finances affirment que les recettes de voyages et les transferts des MRE ont enregistré respectivement, en 2008, une baisse de 5,6% et 3,6%. Ainsi, elles marquent une rupture avec la tendance observée depuis 2001 caractérisée par la forte croissance. LEtat table sur la demande intérieure en 2009 ! Certes, la demande intérieure nationale marquera une certaine stagnation en 2009, cependant les analystes du HCP considèrent quelle continuerait de soutenir lactivité économique. La baisse du volume global de la demande engendrera une contraction du volume global des investissements productifs. Pour preuve, les importations de biens déquipement nont crû que de 4,1%, en variation annuelle, à fin février 2009, contre 21,2% un an auparavant. Concernant le volume dépenses des ménages, le rapport du HCP affirme que la consommation a été tempérée par la décélération des crédits à la consommation qui marquent une croissance de 26,2% à fin février 2009, contre une hausse de 41,7% un an plus tôt. Le rapport du HCP stipule, par ailleurs, que «le maintien de linflation autour de 3,8%, durant le premier trimestre 2009, a également pesé sur le pouvoir dachat des ménages. Les pics enregistrés récemment par lindice du coût de la vie sont dus à la progression des prix des produits alimentaires. Létude affirme que les dommages causés par les inondations ont réduit l'offre de certains légumes et fruits, durant lhiver, et provoqué des augmentations substantielles des prix des produits frais. Finalement, les analystes du ministère des Finances notent, concernant lévolution du chômage, que «la forte création demplois agricoles au quatrième trimestre, sous leffet de labondance des précipitations enregistrées au début de la saison agricole 2008/2009, na pas pu compenser les pertes enregistrées durant les trois premiers trimestres».