Un caractère bien trempé, forgé par son expérience de la vie, Samia Beqqali, le Directeur général de lAgence conseil en communication Imperial.com, est une femme atypique. Etudes en droit, expérience dans le secteur bancaire dabord puis dans la sphère de la communication, elle a pratiquement touché à tout avant de créer son agence en 2003. Une réussite professionnelle doublée dune réussite familiale. Samia Beqqali, Samia Alami Mejjati de son nom de jeune fille, est née à Fès et fut élevée dans la pure tradition. Avec ses quatre surs et trois frères, elle développe rapidement lesprit de famille. Mais si lautorité paternelle lui pesait tant, elle a gardé de son père le souvenir dun homme, sévère certes, mais amateur de musique et darts. Et cest probablement de là quelle se forge un caractère de rebelle. Elle ne cache pas dailleurs que jusquà son mariage, à lâge de 20 ans, elle était un garçon manqué préférant la compagnie des garçons à celle des filles. «Par nature, les garçons ne sont pas jaloux dune fille». Après lEcole La Fontaine, Samia intègre le Lycée Mixte de Fès où elle poursuit ses cours jusquà lobtention dun Bac G3. «Une fois mon Bac en poche, je rêvais de partir poursuivre mes études en France, mais cétait sans compter avec le veto parental». En fille bien élevée, elle ne contredit pas son père et se contente de la Fac de Droit. Samia trouve auprès de sa mère lécoute, le conseil et le soutien. Avant même davoir obtenu sa licence, elle se marie. À 22 ans, elle est déjà maman de Karim et Ghita. Elle démarre très tôt sa carrière professionnelle dans le secteur bancaire, avec lAlgemence Bank. «Cest une expérience qui na pas duré car je suis une personne qui sennuie rapidement et la routine que crée le travail derrière un bureau a accéléré mon départ». Tout en ayant à gérer sa vie de famille, Samia réussira à sépanouir sur le plan professionnel. Certes, en arrivant dans la sphère de la communication, et bien que nayant pas fait détudes au préalable, elle a vite appris le métier sur le tas et a même soutenu des hommes et des femmes qui sont aujourdhui des pointures en la matière. «Jadore les challenges ! Ils me stimulent !». Entre-temps, elle donne naissance à son troisième enfant, Kamil, dont elle parle avec beaucoup damour. Accumulant petit à petit de lexpérience, elle a surtout appris des choses sur la vie. Ainsi, des coups bas, Samia en a essuyé beaucoup. Mais comme elle le dit si bien, elle est comme une balle de tennis : quand on la tape, elle rebondit. Et quand en 2003, elle décide de créer sa propre agence, elle sest vu livrer une grande bataille de certaines agences concurrentes. Jen avais marre dêtre salariée ! Et en 2003, jai rencontré, par un pur hasard, un Français, ami denfance, président dune des grandes agences de pub dans le monde, qui mavait soufflé lidée. Jai décidé alors de suivre mon instinct de battante. Quand jai annoncé lidée, beaucoup ont essayé de men dissuader. Dautres mont littéralement fait peur en me décrivant les difficultés auxquelles je devais faire face. Mais chassez le naturel, il revient au galop ! Alors, jai relevé le défi !». Les débuts nétaient pas évidents, mais Samia ne sen plaint pas, surtout quelle était entourée dune équipe soudée. Lagence va répondre à des appels doffres sans compter sur personne. Et coup de théâtre : Imperial.com va rafler deux grosses campagnes à une grande agence de la place. La joie est partagée avec le trac qui hante Samia. «Je ne cherche pas le profit, mais la satisfaction du client». Et elle se bat corps et âme en se frayant un chemin dans ce monde tellement dur de la communication. Et elle réussira de grands évènements pour ses clients et organisera également des manifestations artistiques grandioses, parvenant à chaque fois à se surpasser. Femme entière, quand on trahit sa confiance elle peut facilement passer dun extrême à lautre. Et quelque part, le travail réussissait à lui faire oublier la déception quelle ressentait face à certains comportements, ou encore les tragédies familiales. Elle est ainsi, à ce jour, marquée par la mort de son neveu après un accident de circulation, il y a dix ans. Ou encore la disparition foudroyante de sa mère. «Jai appris la maladie de ma mère en juillet et je savais quil ne lui restait pas beaucoup de temps à vivre, alors jai mis ma vie en veilleuse pour profiter des précieux moments que je pouvais partager avec elle !». Heureusement, Samia peut également compter sur sa famille (frères et surs). «Avec mes surs, on forme un vrai club». Et il ne sagit pas de rencontres dédiées au papotage, mais dactions concrètes. Ainsi, même si elle dispose de peu de temps, elle vient en aide, avec sa sur et via des associations, aux enfants atteints de cancer et aux enfants trisomiques. Femme généreuse, elle naccorde aucune importance à largent ni à la vie des paillettes; elle est même très discrète, préférant travailler dans lombre au lieu de sexhiber ! Quand il lui reste un peu de temps, et quand elle a fini de soccuper de Kamil, 15 ans, elle se consacre à la lecture, surtout la revue Psychologie. Un thème qui la fascine particulièrement. Sinon, inutile de la gaver de livres de littérature. Par ailleurs, la musique et le théâtre sont de vrais exutoires pour elle ! Samia Beqqali arbore un très joli sourire quand elle parle de ses trois «chefs-duvre» Karim, Ghita et Kamil. «Jestime avoir réussi ma vie professionnelle, mais surtout ma vie familiale. Je crois beaucoup en Dieu et en la chance que jespère ne jamais perdre».