La première opération de titrisation au Maroc portera sur un montant de 500 MDH. Les créances seront cédées le 22 avril prochain. La nécessité d'initier une telle opération au Maroc est légitimée par le déficit chronique en matière de logements et par le La première opération de titrisation au Maroc vient d'être finalisée. Crédilog I, premier Fonds de Placements Collectifs en Titrisation marocain, a été présenté à la presse lundi dernier. Conu par la société de titrisation Maghreb-Titrisation, arrangeur et également établissement gestionnaire-dépositaire, . Les créances, qui continueront à être gérées par le CIH, seront cédées au Fonds dès le 22 avril prochain et résultent de prêts hypothécaires de premier rang à taux fixe consentis par l'établissement bancaire à des particuliers fonctionnaires de l'Etat, amortissables par mensualités constantes, destinés pour l'essentiel à l'acquisition de logements individuels. Pour cette première émission, quatre tranches distinctes ont été définies. Il y a d'abord les parts prioritaires P1, d'une durée de vie moyenne avoisinant 3 ans et représentant 73% de l'émission. On distingue aussi les parts prioritaires P2, d'une durée de vie moyenne d'environ 9 ans et qui représentent 21% de l'émission. Viennent ensuite les parts secondaires subordonnées S, d'une durée de vie moyenne de presque 5 ans et constituant 5% de l'émission, et la part secondaire résiduelle P souscrite par le CIH. A signaler que les parts P1, P2 et S sont essentiellement destinées à un public d'investisseurs institutionnels, les parts S ne pouvant être souscrites par les OPCVM. La Caisse de Dépôt et de Gestion a été désignée comme chef de file de cette opération, alors que la BMCE et Médiafinance sont co-chefs de file du syndicat de placement. Voilà pour ce qui est de la nature de l'opération. Il aura fallu quand même attendre presque trois ans, en référence à la date d'adoption de la loi sur la Titrisation (juin 1999), pour qu'elle puisse se matérialiser. Mais cela tient essentiellement à la complexité du processus qui aura conduit à différents remodelages de la loi; lesquels ont provoqué un retard tant au niveau de la publication des textes d'application que dans la tenue de l'Assemblée Générale du Conseil National de la Comptabilité (CNC) et la publication du décret qui fixe les droits de la Conservation foncière. La création de Maghreb-Titrisation en avril 2001 était cependant la dernière pièce du puzzle qu'il fallait mettre en place. Et comme initialement prévu, vu que la titrisation est une activité financière, la date de la première opération restait tributaire des conditions de taux sur le marché. On peut donc logiquement conclure que les conditions actuelles du marché sont assez favorables pour une optimisation de l'opération. Une dizaine de milliards à titriser Globalement, au niveau du CIH, les créances à titriser s'élèveraient à une dizaine de milliards de dirhams. Cette première opération de l'établissement bancaire (500 MDH) s'inscrit dans le droit fil des recommandations retenues dans le Plan de restructuration, lequel prévoyait que le CIH titrise au moins 500 MDH par an pendant les cinq premières années. Au terme de ces cinq ans, un nouveau calendrier devrait être défini et intégrerait le plan stratégique de l'institution. Raison pour laquelle, pour assurer une parfaite réussite à la première opération de titrisation au Maroc, un ensemble de garde-fous ont été mis en place, déclinés, entre autres, en une titrisation restreinte, réservée seulement aux institutionnels et en qualité des créances à titriser (exemptes de tout risque, pas d'impayés)... Les investisseurs n'ont donc théoriquement aucune inquiétude à se faire, puisqu'il ne leur sera proposé que des valeurs sûres assorties de la garantie hypothécaire et d'une certaine liquidité. Pour rappel, la titrisation, née d'un besoin de refinancement des prêts hypothécaires au logement à long terme octroyés par une banque, est un moyen pour les établissements de crédit de transformer certaines de leurs créances hypothécaires en titres négociables et un mode de gestion de leurs bilans. La nécessité d'initier une telle opération au Maroc est légitimée par le déficit chronique en matière de logements et par les besoins en terme de financement pour justement combler cette insuffisance. Actuellement, pour faire face à ces besoins, il faut construire annuellement 180.000 logements. La titrisation semble donc taillée sur mesure pour le CIH qui pourra rendre plus liquides tant son portefeuille de prêts que les prêts qu'il aura à accorder, élargissant de ce fait ses possibilités de financement du logement. Cette opération lui permettra par ailleurs de générer des chiffres d'affaires conséquents et de mieux faire face à certaines contraintes qu'imposent les autorités monétaires, notamment le ratio Cooke.