Des changements en perspective concernant le marché boursier. Deux événements majeurs sont, en effet, attendus : la nomination du nouveau Directeur général de la société gestionnaire de la Bourse de Casablanca et le changement de statut du Conseil déontologique des valeurs mobilières afin de lui conférer plus dindépendance. De bonnes nouvelles donc. Si et seulement si * Qui prendra les rênes de la Bourse ? Aucun nom ne circule, mais ils seraient quatre ou cinq prétendants. La communauté financière attend impatiemment de savoir. Avant dy aller de ses commentaires. Forcément, on trouvera toujours à redire. Mais, lessentiel est de faire le bon casting : celui qui fera lunanimité et ne suscitera pas les chuchotements de couloirs. Seule certitude : plus que par le passé, le nouveau DG de la Bourse engagera tant sa responsabilité que sa crédibilité. Dabord au regard du changement statutaire envisagé, mais également vu le vent frais qui a soufflé récemment sur la tour de verre et qui a emporté dans son tourbillon tout un Directoire, faisant planer un climat de suspicion pesant sur le marché. Cest dire quil naura guère droit à lerreur. * Lindépendance du CDVM ! Euh !, plutôt de lAutorité du marché des capitaux. Il semble que ce sera la nouvelle dénomination du gendarme du marché. Très inspiré. Sauf que lon ne sest pas trop trituré les méninges pour dégoter un tel nom. Il a juste fallu regarder du côté de lHexagone. Notre modèle en bien des circonstances. Seulement, il ne faudrait pas que cette institution ait pour tout talent que son nom révélateur. Cest sa démarche qui dévoilera si elle a effectivement initié une politique de rupture pour retrouver une crédibilité écornée et éclairera lopinion publique sur ce quelle est devenue. Lhabit (AMC ou CDVM) importe peu donc. Comme le futur DG de la Bourse, Hassan Boulaknadel aura la lourde, très lourde responsabilité dinscrire le marché dans une dynamique de transparence en mettant fin aux nombreuses pratiques douteuses et irrégulières qui décrédibilisent la place casablancaise. Cest un beau challenge. Une occasion historique qui lui est offerte dêtre lhomme du changement. Aussi, na-t-il pas droit à léchec. Car, où rebondir quand on sort par la fenêtre après avoir dirigé lAutorité du marché des capitaux ? En tout cas, le marché sapprête à prendre un tournant majeur avec les changements statutaires préconisés et larrivée de ces deux nouveaux heureux élus. Mais il faudra encore patienter. Car lhistoire du Secrétariat général du gouvernement nous a appris que tout projet qui y passe, au risque dy trépasser, devra se conformer à un rituel auquel il est impossible de se soustraire : la séance de dépoussiérage, après des mois, voire des années à attendre que les couches de poussière soient au point. Le projet du marché à terme en est un bel exemple. Cest dire quil nous faudra encore faire preuve dune grande patience avant de voir louverture du capital de la société gestionnaire à de nouveaux actionnaires. Ce qui, dailleurs, arrange bien les affaires des actionnaires actuels qui souscrivent du bout des lèvres à ce projet.