* La banque veut tirer profit du dynamisme que connaît la Libye, et ce dans plusieurs secteurs. * Le bureau de représentation permettra de faciliter les échanges entre les opérateurs des deux pays. Cest le 15 février 2009 que Attijariwafa bank (ATW) a choisi pour ouvrir son bureau de représentation à Tripoli, en Libye. Un symbole puisque, un jour auparavant, on célébrait la date de création de lUnion du Maghreb Arabe (UMA). Le management dATW croit dur comme fer à la coopération régionale. La Libye et le Maroc entretiennent, certes, dexcellentes relations diplomatiques, mais rien ne sest traduit dans les faits sur le plan économique. Certes le pays a été frappé par un long embargo qui a rendu toutes les formules de partenariat difficiles. Mais il est temps de rattraper le temps perdu et dactiver les échanges. Linauguration du bureau de représentation dATW à Tripoli entre dans le cadre de la politique dexpansion à linternational de la première banque marocaine. Une politique qui a permis à ATW de simplanter dans plusieurs pays africains et devenir un acteur incontournable dans le domaine financier au niveau continental. «Le développement des relations maroco-libyenne est un pas vers lintégration économique», a souligné à loccasion Moulay Mehdi Alaoui, ambassadeur du Maroc à Tripoli. Il a affirmé également que «lopération dAttijariwafa bank est une action pionnière qui va inciter dautres sociétés marocaines à venir investir et prospecter en Libye». Pour sa part, Mohamed Zaoui, secrétaire général du bureau de la fraternité maroco-libyenne, a insisté sur le rôle des initiatives privées pour développer la coopération entre les deux pays. Avec louverture de son antenne en Libye, ATW porte à 22 le nombre de pays où elle est présente physiquement. «Nous privilégions la coopération Sud-Sud et la coopération régionale dans notre stratégie», a affirmé Mohamed Kettani, PDG dAttijariwafa bank. Quant au choix de la Lybie comme nouvelle cible pour la banque, il a expliqué que «ce pays est riche par sa position géographique, ses ressources humaines et ses richesses naturelles. Il a un rôle de premier plan au niveau continental». Kettani a expliqué par ailleurs les objectifs de limplantation dATW à Tripoli. «Il sagit, a-t-il dit, de faciliter les échanges entre opérateurs marocains et libyens qui bénéficieront dune base de données sur lenvironnement des affaires des deux pays. Il est question aussi déchanger les expériences dans les métiers de la banque. Notre but est dinciter aussi les opérateurs des deux pays à créer des partenariats et les accompagner dans la réalisation de leurs projets. Enfin, le bureau de représentation permettra déchanger les expériences en matière de capital investissement». Il est à rappeler que la Libye est un pays en forte croissance. Malgré la crise internationale, ce pays continue dafficher un dynamisme hors pair. Louverture économique opérée par le pays, après la levée de lembargo, a entraîné une ruée massive des investissements étrangers. Outre les grandes multinationales opérant dans le secteur pétrolier, les PME et les autres grands groupes se bousculent au portillon pour sinstaller. Le pays veut rattraper le retard causé des années durant par lembargo. Tous les secteurs tournent à un rythme de développement exceptionnel, faisant de la Libye une destination privilégiée des investisseurs étrangers provenant de différents pays. Il est à rappeler que les échanges maroco-libyens sont régis par plusieurs accords, notamment une convention commerciale et tarifaire, un accord destiné à encourager et à garantir les investissements et un autre accord pour la création dune holding mixte. Les échanges concernent plusieurs domaines dactivité comme le BTB et le secteur de la chimie et parachimie. Avec la collaboration de lOCP, un projet déchange dexpérience et de coproduction dans le domaine des engrais est en vigueur. Le Maroc et la Libye ont lancé une étude de faisabilité pour la construction de trois usines de fabrication de produits phosphatiers estimées à 1 milliard de dollars. Il sagit de la réalisation dune unité de fabrication dacide phosphorique pour un coût de 350 millions de dollars, dammoniaque pour 500 millions de dollars et dengrais à 150 millions de dollars. Ces unités seront édifiées à Jorf Lasfar. Au niveau des hydrocarbures, la société «Tamoil Sakia» va investir entre 100 et 150 millions de dollars dans le domaine de la prospection pétrolière au Maroc et également dans le domaine de la distribution et de lapprovisionnement dans le sud du Maroc.