* Attijariwafa bank réunit les opérateurs maghrébins pour créer des opportunités daffaires. * La banque compte jouer un rôle de premier plan dans laccompagnement des entreprises de la région dans leur développement Fort du succès de la première édition du Forum «Maghreb Développement» qui sétait déroulée en mai 2007 à Tunis, Attijariwafa bank a organisé la 2ème édition à Casablanca. Lédition antérieure avait vu la réalisation de 350 rencontres b to b qui sétait soldée par la création de plusieurs opportunités daffaires. Attijariwafa bank, lune des grandes banques privées du Maghreb, veut jouer son rôle de catalyseur et daccompagnateur des entreprises et des opérateurs économiques de la région dans leur développement. Le 2ème Forum a vu la participation de près de 250 entreprises venant surtout de Tunisie mais aussi dAlgérie, de Libye, de Mauritanie et de certains pays de lAfrique de lOuest comme le Sénégal. Le Forum de Casablanca était une occasion propice pour les hommes daffaires maghrébins opérant dans différents secteurs dactivité pour mettre en uvre des opportunités concrètes dinvestissements mixtes et / ou de nouveaux débouchés commerciaux, en nouant des contacts directs avec leurs homologues dans le cadre des ateliers sectoriels et des rencontres individuelles qui ont agencé le forum. «Ce forum est un lieu de rencontre pour créer des affaires. Il est question de transformer l'essai de l'accord de libre-échange pour réaliser les opportunités de partenariat», a affirmé Mohamed Kettani, PDG d'Attijariwafa bank. Il a rappelé que "ATW s'investit fortement pour accompagner le monde des affaires. Outre le Sénégal et la Tunisie, la banque est présente dans sept pays européens. Les pays maghrébins doivent sintégrer dans lespace européen. Une intégration qui va passer par la promotion du développement régional et celle du courant daffaires. Le partenariat entre les entreprises a une importance capitale pour dynamiser la coopération intermaghrébine». Lintégration des pays de lUMA a toujours été le vu pieux de tous les maghrébins. Le coût du non Maghreb est estimé pat le Fonds monétaire international à 2% de PIB. Salahedine Mezouar, ministre des Finances et de la Privatisation, partage le même avis. «Il y a un souci davancer le projet de lUMA qui nous tient à cur. Cest le seul espace en décalage par rapport aux autres espaces régionaux», a-t-il souligné. Il a mis en exergue le déphasage entre le politique et léconomique en avouant tacitement que le politique reste un handicap de taille pour lUnion du Maghreb Arabe. «Si le politique est en difficulté, il faut que le privé avance. Il ny a pas dautre alternative que de faire aboutir le projet maghrébin», a-t-il précisé. Le ministre des Finances a posé la question de taille dans le développement économique et la compétitivité. «Nos pays peuvent-ils individuellement affronter la mondialisation ?, sest-il interrogé. Le Maghreb nest pas un choix, mais une nécessité». Plusieurs participants au Forum ont mis en relief les potentialités des pays du Maghreb. Chaque Etat offre différentes complémentarités par rapport aux autres. Le Maghreb est un marché de 84 millions de consommateurs qui seront 100 millions en 2020. Le PIB ne dépasse pas les 265 milliards de dollars malgré les richesses dont dispose la région. Les échanges commerciaux entre les pays de lUMA ne dépassent pas les 4%. La rivalité intermaghrébine est plus un handicap quun avantage pour les pays de lUMA. Dans ce cadre, Mezouar a affirmé que «lintégration nexclut pas la compétition. La logique gagnant-gagnant a montré ses effets positifs dans plusieurs contrées du monde. A cause de cette rivalité stérile, lespace maghrébin est le moins dynamique. Lintégration doit permettre également labsorption des chocs externes. Il faut de lambition à notre pays et à nos opérateurs. Le gouvernement marocain a toujours soutenu lintégration des pays de lUMA. Linvestissement intermaghrébin, qui peut être la locomotive de la croissance et de la coopération régionale, est très modeste. Nous sommes des pays émergents qui captent et génèrent linvestissement. On ne peut pas continuer avec des schémas nationaux. Les hommes daffaires sont des acteurs importants pour concrétiser le projet maghrébin». Il est à rappeler que le gouvernement marocain a signé plusieurs accords avec les pays de lUMA. Les taux préférentiels concernent différents produits. Mais la libre circulation des biens et des personnes demeure difficile à cause des différends politiques majeurs. Dans son intervention, Najib Zerouali, ambassadeur du Maroc en Tunisie, a mis en exergue le modèle de coopération maroco-tunisien. «Les missions diplomatiques interviennent de moins en moins dans les administrations. Il y a eu progrès grâce à des réunions externes entre les douanes tunisiennes et marocaines», a-t-il dit. Il a annoncé la création dune ligne maritime directe reliant les deux pays. Auparavant, les bateaux devaient transiter par Marseille ou Gênes générant une perte de temps énorme. Zerouali a appelé pour lactivation de lUMA. «Il faut passer de la politique de lépicerie à celle de lhypermarché. Ce sont les opérateurs économiques qui feront le Maghreb et non les politiques. Ces derniers seront contraints de suivre par la réalité du terrain. Le paradoxe cest que les pays de lUMA ont intégré la mondialisation et non le Maghreb».