La reprise des taux moyens pondérés sur le marché monétaire se fait lentement mais sûrement. Reste qu'ils demeurent toujours en dessous du seuil des 4% et ce, en dépit des interventions périodiques de la Banque Centrale. Marché interbancaire La semaine s'étalant du 24 octobre au 31 octobre 2001 s'est caractérisée par une légère reprise des taux (3,7%) contre une moyenne au titre de la semaine d'avant de 3,4% et ce, avec des volumes échangés relativement faibles. Ces derniers n'ont pas dépassé 1,1 MD DH par jour contre des niveaux entre 1,6 et 3,4 MD DH par jour tout au long du mois de septembre. La semaine écoulée, par contre, a été marquée par une volatilité accrue du taux TMPJJ qui a atteint 2,73% jeudi 1er novembre 2001, niveau le plus bas enregistré depuis le 11 juillet 2001 (2,44%). Au début de cette même semaine, ce taux s'est inscrit à 3,7%. La volatilité hebdomadaire du taux interbancaire s'est révélée deux fois plus importante qu'au cours de la semaine précédente et ce, sous l'effet de flux de règlement significatifs au niveau de la place, principalement en faveur du Trésor lors du règlement (lundi) des adjudications. Les effets de l'encaissement du chèque de Vivendi, suite à la privatisation partielle de Maroc Télécom s'amenuisent à doses homéopathiques et les prémisses d'une régulation du marché monétaire demeurent incertaines. Mais toujours est-il que le manque de coordination se ressent clairement au niveau du marché monétaire marocain. Pour plus de précision, le taux d'intervention de la Banque Centrale devrait être à la base de la courbe des taux monétaires, ce qui n'est pas le cas. Cette absence de corrélation entre le taux au jour le jour du marché monétaire et celui d'intervention de BAM explique en partie pourquoi l'Institut d'mission n'a aucune raison à ce que son taux soit égal au taux monétaire. Besoin net du Trésor Selon les données récemment publiées, contenues dans le projet de Loi de Finances 2002, le besoin de financement net du Trésor - hors refinancement de la dette intérieure- est estimé à environ 21 MD DH, soit près de 5,2% du PIB. Ce montant est déterminé, d'une part, par un niveau de déficit budgétaire estimé à 15,7 MD DH, soit 3,3% du PIB, en tenant compte d'une dotation évaluée à 3,8 MD DH, qui serait versée au Fonds Hassan II par le biais d'un prélèvement sur les recettes de privatisation au titre de 2002. D'autre part, la poursuite du désendettement extérieur du Trésor s'effectuerait, selon les données de la Loi de Finances, pour 5,6 MD DH au cours du prochain exercice budgétaire. Ce besoin de financement net, auquel il faudra ajouter un montant de 18,3 MD DH au titre du refinancement de la dette interne émise initialement à plus de 5 ans, pourrait être assuré à hauteur de 15 MD DH par le recours en 2002 à la trésorerie du Fonds Hassan II et à l'avance statutaire de Bank-Al-Maghrib. En conséquence, l'appel au marché pourrait s'effectuer de faon limitée et ce, d'autant plus que le niveau des arriérés, actuellement bas, offre une marge de financement supplémentaire en cas de dérapage du déficit budgétaire lors de l'exécution de la prochaine Loi de Finances. D'autre part, les conditions de la demande resteraient, selon le scénario de la Loi de Finances 2002, soutenues par une offre importante de liquidités sous l'effet de l'expansion monétaire enregistrée en 2001 et qui est appelée à se poursuivre en 2002, sauf choc conjoncturel majeur (sécheresse, glissement significatif du dirham, hausse importante du déficit du compte courant extérieur, non réalisation des recettes de privatisation escomptées pour 12,5 MD DH dans la LF 2002). Sur le marché primaire des BTN, l'adjudication effectuée en date du mercredi 7 novembre 2001, portant sur le court terme, s'est caractérisée par une demande globale de près de 3,3 MD DH, composée respectivement de 1,6 MD DH et 1,8 MD DH des maturités 26 et 52 semaines. En réponse à cette demande soutenue, le Trésor a adjugé près de 1 MD DH dont près de 840 millions de DH sur la maturité 52 semaines à un taux de 5,12. Le reliquat a été émis sur la maturité 26 semaines à un taux de 4,87%, en baisse de 2 pbs par rapport au niveau de la précédente adjudication. Pour ce qui concerne l'activité sur le marché secondaire des BTN au cours de la semaine allant du 22 au 26 octobre 2001, un volume global de près de 1,1 MD DH a été échangé. La structure des échanges montre le retour vers un certain équilibre selon les maturités transigées, soit un changement significatif par rapport aux semaines précédentes o seules les maturités courtes étaient demandées. Les taux de référence du marché secondaire s'inscrivent respectivement à 5,04%, 5,57%, 6,84 et 6,92% pour les maturités 1, 2, 5 et 10 ans.