* Les DAT et fonds monétaires séduisent de plus en plus. Leurs encours explosent, car ils présentent, en ce contexte dincertitude, un extraordinaire relais pour les investisseurs. * Leurs forces : un bon rendement avec un risque quasi nul. * La situation dilliquidité qui prévaut sur le marché monétaire cautionne leur bon comportement pour le reste de lannée. Avec la morosité boursière qui sévit par les temps qui courent et lincertitude qui plane sur le marché de limmobilier, les investisseurs de tout bord ont décidément trouvé un extraordinaire relais dans les instruments monétaires. OPCVM monétaires et dépôts à terme sont (re) devenus à la mode. Tous les indicateurs le prouvent. Les OPCVM monétaires ont pris un sérieux poids, faut-il le dire. Rien quentre début 2008 et le 06 février 2009, ces fonds ont drainé plus de 9 milliards de dirhams supplémentaires. Et leur actif net dépasse désormais les 41 milliards de dirhams, soit près de la moitié de lactif net global du marché des OPCVM, toutes catégories confondues ! «Nous conseillons vivement à nos clients dinvestir dans les fonds monétaires. Nous faisons même du forcing sur ces produits, parce que cest le seul instrument, aujourdhui, sur lequel nous avons de la visibilité», nous dit ce conseiller en gestion de patrimoine. «La situation dilliquidité qui prévaut sur le marché monétaire ne risque pas de se retourner de sitôt. La demande se fait de plus en plus pressante. Les taux monétaires vont donc rester intéressants», explique-t-il. Joli couple rendement / risque ! Les rendements, sur un an, des fonds monétaires en témoignent éloquemment. Le niveau le plus bas se situe à 2,68%, alors que la majorité des fonds a réalisé des performances supérieures à 3%, et qui frôlent quelquefois les 3,6%.... Au moment où la quasi-majorité des fonds actions pique sérieusement du nez, avec des pertes, sur la même période, allant jusquà 48% ! Outre leur rendement, les produits monétaires offrent en plus lavantage dêtre les moins risqués du marché. «La déprime boursière et le manque de visibilité sur le marché des bons de Trésor font aujourdhui de la caractéristique «Risque» un véritable avantage comparatif», martèle notre conseiller. Et cette tendance ne risque pas de sestomper de sitôt. Le marché monétaire a encore de beaux jours devant lui. Tous les professionnels le confirment. Le compartiment interbancaire a été très demandeur de liquidités durant toute lannée 2008 et continue toujours de lêtre, ce qui tire les taux proposés vers le haut. À cela sajoute le relèvement du taux directeur en septembre dernier de 3,25 à 3,50% qui a mécaniquement augmenté les rendements monétaires. La détente observée sur le marché dernièrement suite à la baisse du taux de la réserve monétaire obligatoire de 15 à 12%, qui sest traduite par linjection de 11 milliards de DH dans le circuit, na été que passagère puisque la Banque centrale a été sommée à maintes reprises de mettre la main à la poche, durant les trois dernières semaines, pour servir les banques en cash. Et le taux moyen pondéré (TMP) du marché interbancaire est rapidement revenu à un niveau supérieur au taux directeur. «Le marché interbancaire est à sec. Et le restera encore pour le reste de lannée. Cela est presque une évidence. La demande sur ce compartiment restera donc intacte. Ce qui cautionne une belle année sur le monétaire», nous dit ce gestionnaire dactif. La seule chose qui constitue aujourdhui un élément dincertitude pour les opérateurs : le taux directeur. Personne ne sait aujourdhui de quoi Bank Al-Maghrib décidera. Va-t-elle revoir son taux directeur à la baisse lors des trois prochaines réunions de son Conseil des sages ? Ou le gardera-t-elle au même niveau ? Personne ne sait ! Mais les professionnels du marché restent confiants : «Même sil y a baisse du taux directeur, les rendements des fonds monétaires garderont un bon rapport rendement/risque, comparativement aux autres actifs. Limpact de la baisse sera très léger», nous dit notre gestionnaire. Des DAT sur 12 mois à 5% ! Mais il ny pas que les fonds monétaires qui attirent aujourdhui. Les fameux DAT commencent eux aussi à retrouver leur lustre dantan. Lencours des DAT sest apprécié de plus de 20% à fin décembre 2008 par rapport au début de lannée, à plus de 152 milliards de DH. Outre larbitrage des investisseurs suite au contexte de crise qui règne sur la Bourse, la ruée vers ce placement sexplique également par les taux dintérêt intéressants que les banques ont commencé à offrir. Alors que le taux appliqué à un dépôt sur un an ne dépassait pas les 3,5% dans le meilleur des cas auparavant, il a atteint depuis 2008 des niveaux approchant les 5%, et même des fois les dépassant quand il sagit de dépôts colossaux. Cest que les banques nont jamais eu autant besoin de liquidités. Laggravation du déficit commercial, le tassement des recettes en devises, et lévolution à deux vitesses des dépôts et des crédits en sont la raison. Et face à cette situation, et dans le but de pouvoir maintenir un rythme dactivité normal, les banques nont dautre choix que de proposer des taux de rémunération élevés pour collecter plus de ressources. Vive lilliquidité !