* Faute de mesures fiscales et administratives adéquates, lobjectif au niveau des énergies renouvelables est difficile à atteindre. * Des lois sur lenvironnement existent mais ne sont guère appliquées. Développement durable est un concept à la mode ces derniers temps. Le Maroc, à linstar des autres pays, veut lui aussi assurer une gestion rationnelle des ressources, une préservation de lenvironnement et un développement des énergies renouvelables. Mais entre les discours et la réalité un déphasage criard se dessine. Faute de mesures incitatives, notamment fiscales, économiques ou administratives fiables et en harmonie avec la réalité socioéconomique du pays, les actions décidées par lEtat ont des effets limités. Avec cette problématique de la production électrique marquée par des périodes de délestage aux effets néfastes sur les industriels et les ménages, lencouragement dautres formes dénergie savère dune extrême urgence. Pour le pays, qui importe la quasi-totalité de ses besoins énergétiques de létranger, le développement des énergies renouvelables savère une nécessité. «Mais comment peut-on encourager les énergies renouvelables sil existe des droits dimportation renchérissant au passage les prix?», sest interrogé Abdelkebir El Mellali, importateur de plaques photovoltaïques et déoliennes destinées à lusage domestique. En effet, le taux appliqué pour importer ces outils de létranger est de 2,5%, plus la TVA qui est de 20% et, avec les frais de dossier, on peut atteindre facilement 25%. On se demande pourquoi lEtat, qui veut encourager les énergies renouvelables et veut atteindre un niveau de 12% en 2015, continue de taxer ces équipements alors que la production nationale reste extrêmement limitée. «Dans dautres pays, lEtat subventionne lacquisition de ces énergies et de ces équipements», indique un autre importateur. Il a précisé que «le gouvernement cherche à développer léolienne, ou le solaire, de grandes dimensions oubliant, au passage, ces formes dénergie de petites dimensions. Quant au gouvernement, sa stratégie pour le développement des énergies renouvelables nest pas visible. Entre le département de lEnergie et des Mines et celui des Finances, les choses ne sont pas au diapason. La promotion de lutilisation des chauffe-eau solaires est à ses débuts, le pays est encore à la traîne par rapport à des pays similaires. La Jordanie, par exemple, est à un niveau déquipement 20 fois supérieur à celui du Maroc, le Liban 10 fois, la Tunisie 4 fois et la Syrie trois fois. Dans ces pays, linstallation de ces outils nest pas facultative mais imposée par les normes de lurbanisme. Au Maroc, seuls 7% des logements individuels de ménages non pauvres en sont équipés. Le niveau déconomie de lénergie électrique na pas encore atteint 1%. Alors que les prévisions tablent sur un niveau de plus de 5% en 2015. Le programme de dépollution industrielle (Fodep) na pas donné les effets escomptés. Ce programme prévoit daccompagner les projets en aval du processus de production qui permettent de réduire la pollution à travers la mise en place d'installations de traitement ou d'élimination des rejets liquides et gazeux et des déchets solides. Les entreprises inscrites restent largement en deçà du nombre des sociétés éligibles. Pourtant, le Fodep prévoit des mesures incitatives très attractives sous forme de dons qui peuvent atteindre les 40% du projet et de crédits aux taux avantageux, entre 20 et 40% du projet.