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Statut avancé Maroc-UE : Une feuille de route pour le Royaume
Publié dans Finances news le 11 - 12 - 2008

* Moins que l’adhésion mais plus que l’association, le statut avancé accordé au Maroc par l’Union européenne offre une nouvelle plate-forme d’échange et marque une nouvelle ère de coopération entre les deux partenaires.
* Outre le volet politique et social, l’accord réserve une place de choix au renforcement de l’intégration économique, notamment à travers la négociation d’un accord de libre-échange global et approfondi, la promotion des investissements européens au Maroc, le renforcement de la politique de recherche et d’innovation dans le secteur industriel ainsi que le soutien aux PME marocaines.
Le statut avancé Maroc-UE continue de susciter des débats. L’Association pour le progrès des dirigeants (APD) a organisé récemment une conférence sur les enjeux du statut avancé pour le Maroc. Et pour cause, le Maroc est le seul pays de la Méditerranée du Sud à avoir signé un tel accord en raison de ses liens historiques avec l’Europe. D’aucuns estiment que les relations du Royaume avec l’UE sont exceptionnelles et que le Maroc mérite donc d’être traité de manière privilégiée. Ceci s’avère important dans un contexte de crise. «Avec tous ces plans de relance annoncés outre-Atlantique, le Maroc pourrait faire naître une nouvelle dynamique et ce à travers le statut avancé» a déclaré Saâd Kettani, Président de APD Maroc. Parce qu’il ne faut pas omettre les difficultés qui attendent notre économie réelle face à la récession que subissent nos partenaires.
Aussi, selon Bruno Dethomas, Ambassadeur et Chef de la délégation de la Commission européenne au Maroc, le Royaume entre désormais dans une phase nouvelle. Il qualifie le statut avancé de feuille de route et incite les entreprises nationales à en prendre connaissance. Il rappelle ainsi que plusieurs accords ont marqué l’histoire des deux entités : d’un simple accord commercial, on est passé à celui d’association pour aboutir, en fin de compte, à une politique de voisinage. Aujourd’hui, on parle de statut avancé. Chaque nouvelle impulsion de cette relation a donné naissance à des flux financiers.
D’après l’Ambassadeur européen, le statut avancé se veut aussi comme la reconnaissance de l’ensemble des réformes engagées par le Maroc lesquelles lui permettront d’aller de l’avant.
Comme il l’a appelé, ce statut avancé se veut une feuille de route qui comprend un ensemble de propositions dans le champ politique, économique et humain.
Les entreprises nationales au cœur du statut avancé
Les propositions de cette feuille de route dans le domaine politique et humain concernent le renforcement du dialogue politique et stratégique avec la programmation des réunions du Souverain avec les présidents européens. Il faut aussi promouvoir la participation des ministres marocains dans des réunions européennes tout en renforçant la coopération sécuritaire, judiciaire…
Dans le domaine humain, les propositions concernent l’échange entre les acteurs de la société civile, les entités territoriales ainsi que les différents rapports entre le système d’enseignement et celui de la recherche scientifique. L’aspect économique et financier de la feuille de route concerne la mise en place d’un espace économique commun. Son objectif est de mettre en place des actions conjointes dans quatre axes, à savoir le rapport du cadre législatif et régional conformément à celui européen, la conclusion d’un accord de libre-échange global et approfondi ainsi que l’instauration de la libre circulation des services et des capitaux.
En vue de mener à bien l’accord du statut avancé, le Maroc est appelé à finaliser les accords de libre-échange en cours actuellement. «Le principe est le suivant : le Maroc est appelé à boucler des accords beaucoup moins ambitieux avant de s’intégrer dans celui du statut avancé», insiste l’Ambassadeur de l’UE. A titre d’exemple, il s’avère important de régler le problème de la libéralisation des produits sensibles. En matière de services, il s’avère important de préparer la libéralisation du côté marocain.`
Bruno Dethomas a insisté sur un point important; il s’agit notamment du financement qui devrait accompagner le statut avancé. L’Ambassadeur a tenu à rappeler que le budget a été arrêté entre le premier janvier 2007 et 2013. C’est donc à partir de 2014 que l’appui pourrait être substantiel.
«La feuille de route est, certes, un vrai projet de société pour l’économie marocaine», annonce de son côté H. Abouyoub, Ambassadeur itinérant du Royaume du Maroc. Le statut avancé se veut également une ultime étape pour l’Union pour la Méditerranée.
Les entreprises nationales sont appelées à déployer davantage d’efforts pour mieux se positionner sur l’échiquier international, parce que le statut avancé est aussi une rupture par rapport à un mode de gouvernance et une série d’acquis. Parce qu’avec le statut avancé, les entreprises marocaines ont presque des droits d’accès équivalents à ceux de l’UE aussi acceptons-nous que l’œil de l’Europe vienne fouiner dans nos affaires lorsque c’est indispensable.
Il existe des secteurs évidents où le Maroc a des capacités d’offres très compétitives, mais cela n’empêche que l’entreprise doit se remettre en cause parce qu’elle sera appelée à adopter les normes européennes.


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