* Elle va concerner, dans un premier temps, les zones contaminées pour se généraliser à lensemble du territoire. * Des mesures de sensibilisation et de prévention sont prises pour réduire le risque * Le laboratoire Biopharma sest chargé de la fabrication du vaccin dans un temps record. Lapparition de foyers de peste ovine a suscité une certaine inquétude chez les autorités et les éleveurs. La contamination à grande échelle aurait pour conséquence de perturber sérieusement la production de viande ovine et à quelques mois de lAïd El Kébir, lobservance du sacrifice pourrait être remise en cause. Lintervention urgente du ministère de tutelle a permis de localiser les zones contaminées et de prendre les mesures préventives nécessaires, en concertation avec le ministère de lIntérieur et la Gendarmerie royale. Les officiels de lIntérieur sont montés au créneau pour rassurer lopinion publique. «La situation est sous contrôle. Les zones contaminées sont surveillées et une campagne de vaccination sera lancée», a indiqué Hamid Benaâzou, Directeur de lélevage. Une tournée dans certains souks à la périphérie de Casablanca prouve que les choses se déroulent normalement. «On na constaté aucune baisse de loffre de bétail ovin ou caprin ni de la demande sur ces derniers. Les prix restent similaires à ceux de la viande bovine», a souligné Mohamed Meskini, marchand de bétail rencontré au souk hebdomadaire de Sebt de Tit Mellil, à 20 kilomètre à lEst de Casablanca. Le même constat est relevé dans le souk de Had Soualem. «Les tueries sont en nette hausse en cette période de Ramadan. On na constaté aucun cas douteux», a affirmé Mohamed Lfah, médecin vétérinaire. «Mais la vigilance reste de mise et tant que la vaccination nest pas généralisée le risque est toujours présent. Mais à Sidi Bettache dans la province de Benslimane, cest une autre atmosphère qui règne. Les services vétérinaires et les autorités locales sont fortement mobilisés. Le commerce des ruminants au souk hebdomadaire est strictement contrôlé. Il y a des exploitants qui ont tout perdu. «LEtat nous a promis des indemnités mais on attend toujours», a affirmé un éleveur de la région. Pour rappel, le département de Aziz Akhennouch a promis des indemnités qui varient entre 800 et 1.500 DH par tête mais uniquement pour les bêtes qui sont vaccinées et qui sont dûment enregistrées dans les registres du ministère. Daprès une source du ministère de lAgriculture, la peste ovine est une maladie qui touche les petits ruminants et qui a vraisemblablement émigré depuis lAfrique subsaharienne. 140 exploitations sont touchées, réparties sur 29 provinces selon différents degrés. Mais les plus exposées sont celles de Khénifra, Azrou, Moulay Yacoub, Meknès, Benslimane Settat, Beni Mellal et Al Hoceima. Les mêmes sources précisent que plus de 2.000 têtes sont perdues et que près de 14.000 sont toujours contaminées. A lAssociation nationale ovine et caprine (Anoc), lheure est à la mobilisation. «La sensibilisation des adhérents et des éleveurs est le meilleur moyen de lutter contre la maladie et déviter une pandémie », indique-t-on auprès de lAnoc. Pour ce faire, lAssociation a mobilisé des agents et techniciens pour expliquer les méthodes de préservation utilisées. «Cette maladie est contagieuse et mortelle . Le cheptel atteint est décimé au bout de six jours», explique-t-on auprès de lAnoc. La mise en quarantaine du cheptel suspect ou contaminé est le meilleur moyen de prévention. Les autorités ont averti contre toute tentative de dissémination de cas suspects et qui sera sévèrement réprimée. Les éleveurs de petits ruminants, surtout les ovins, ont eu des sueurs froides ces derniers temps. Avec larrivée du vaccin, ils peuvent respirer car lAïd El Adha représente lessentiel de leur activité. Le business généré au cours de cet événement dépasse les 7 milliards de DH. Pour ceux qui ont un grand troupeau et qui ont beaucoup misé sur lexploitation et lengraissement, une épidémie est synonyme de catastrophe. Un tel scénario porterait un coup dur au monde rural déjà affecté par deux années de sécheresse. Par ailleurs, le Maroc a sollicité une aide de lOrganisation des Nations Unies pour lAgriculture et Alimentation (FAO). Un soutien sous forme dassistance technique. La FAO craint une propagation de lépizootie vers dautres contrées de la région, notamment le Maghreb.