* Les textes datant de 1976 sont dépassés et ne répondent plus aux besoins du pays. * Linstauration dun nouveau système vise plusieurs objectifs comme la simplification de la fiscalité locale, l'amélioration de son rendement, son accompagnement et son harmonisation avec le système fiscal national. Une réforme du cadre régissant les finances locales simpose. Les textes en vigueur datent de 1976. Ces lois ont besoin dun sérieux coup de lifting. A linstar des finances publiques à travers la mise en uvre du Code général des impôts, les finances locales devraient répondre aux besoins de développement du pays et avoir un impact majeur en matière de recettes et de répartition au niveau régional et local. Lors du Colloque international des finances publiques tenu à Rabat, plusieurs questions ont été abordées qui ont trait à la fiscalité locale, au mode de gouvernance, à lélargissement de lautonomie conférée aux élus locaux. Pour Noureddine Boutayeb, wali des collectivités locales au ministère de lIntérieur, «la réforme de la fiscalité locale a pour finalité de simplifier la procédure, dencourager lacte dinvestir et délargir les compétences et lautonomie de gestion des conseillers communaux». Boutayeb a souligné que «la réforme devrait permettre à terme délargir lassiette et de sécuriser les ressources des collectivités locales sans pour autant augmenter la pression fiscale». Linstauration dun nouveau système vise plusieurs objectifs comme la simplification de la fiscalité locale, l'amélioration de son rendement, son accompagnement de l'évolution enregistrée en matière de décentralisation et son harmonisation avec le système fiscal national. Outre la réforme de la fiscalité locale, lamendement de la Charte communale est en projet. Les concepteurs de ce projet ont pour objectif de donner plus de poids à la décentralisation, à la transparence et à la démocratie. Il sagit, comme la souligné Boutayeb, «de créer un projet concerté». Plusieurs enseignements sont tirés des défaillances de lancien système en plus de la nécessité de tirer les conclusions qui simposent. «Nous avons dressé le diagnostic des problématiques et des dysfonctionnements qui peuvent découler de lapplication de lactuelle charte». «Outre la réforme de la fiscalité locale, le nouveau projet de loi aspire également à faciliter les procédures, réduire les organes de contrôle et bien définir les objectifs et les stratégies des conseils communaux», a précisé Boutayeb avant dajouter que «le texte prévoit de bien définir les rapports et les partenariats avec le secteur privé. Un cadre juridique adéquat pour le traitement des contentieux et des litiges». Le système de gestion des biens communaux nest pas en reste. Le projet de loi insiste sur le volet transparence et veille pour éviter les dérapages. Les finances locales ont un rôle majeur dans le cadre des objectifs de déconcentration et de décentralisation. Lors du colloque, certaines expériences ont été mises en exergue comme celle de lunité de la ville. Adil Jawad, conseiller de la ville de Casablanca, a souligné que «quelques années après lintroduction de ce système, leffet est notoire sur le développement de la ville, surtout les projets dinfrastructures; mais il y a beaucoup de travail de proximité à effectuer au niveau social». La question de lautonomie de gestion, largement abordée au cours de ce débat, na toutefois pas remis en question la présence de la Tutelle. «Il sagit de trouver de nouveaux mécanismes dimposition et de contrôle. Lessentiel cest que les conseillers puissent appliquer leur propre programme et choisir leur politique de gestion. Lobjectif est darriver à une situation déquilibre», a fait savoir Boutayeb. Mais la situation déquilibre peut-elle être atteinte vu que les besoins de la collectivité sont en nette croissance, dépassant de loin le potentiel fiscal mobilisable. La rationalisation des choix budgétaires est primordiale pour assurer la réussite des programmes. Lobjectif déquilibre nest pas une fin en soi mais il demeure important pour la bonne gestion de la communauté. La notion déquilibre est perçue non seulement au niveau des dépenses mais aussi des recettes. La plupart des communes marocaines restent dépendantes des transferts publics et elles affichent par ailleurs un déficit chronique.