Greenspan, lancien président de la Réserve fédérale américaine (Fed), a annoncé sur la Une dun quotidien français quil na jamais vu une crise qui ressemble à celle qui a tourmenté le système financier américain ces derniers jours. A raison dailleurs, au regard notamment de la défaillance de certaines banques et établissements financiers américains. Et à en croire les observateurs avertis, ce capharnaüm financier nest pas gérable à moyen terme. Curieuse coïncidence ! A la même période, la Bourse de Casablanca va mal. Les investisseurs se mordent les doigts depuis que lindice général, le Masi, a entamé sa chute libre. Plus de 45 milliards de dirhams partis en fumée en seulement deux séances de cotation. Une grosse gifle ! Une belle correction ! Ceux qui prenaient la Bourse pour un casino se rendent maintenant compte quils peuvent gagner des sous, mais également en perdre beaucoup. Mais il faut dire que, ces deux dernières années, la rentabilité du marché Actions était telle que ceux qui semplissaient les poches ont oublié que tout pouvait sécrouler du jour au lendemain. En cela, pour maints observateurs, cette correction était à prévoir. Mieux, elle était nécessaire, au regard des niveaux de valorisation élevés. Le temps a visiblement donné raison à ceux qui décriaient, sans pouvoir convaincre, la cherté de la place casablancaise. Et à y regarder de près, cest un retour des choses à la normale. Aujourdhui, le Masi navigue en zone rouge, avec une contre-performances annuelle de 3%. Mais les gens ont-ils réellement perdu de largent ? Peut-être. Peut-être pas. Car tant que lon conserve ses titres, la perte reste virtuelle et nest pas effective. Finalement, on se fait certainement de la bile pour rien. Les institutionnels, ceux qui réalisent les grosses opérations, se positionnent à moyen ou long terme; les spéculateurs sont sortis depuis longtemps et attendent les prochaines opérations; et les épargnants qui cherchaient un bon placement devront, comme les institutionnels, simplement attendre un revirement de tendance. Mais quand celui-ci aura-t-il lieu ? Cest ça le problème : le marché noffre aucune visibilité dans limmédiat. Mais nous replonge cruellement une décennie en arrière : 1998, le début dune longue traversée du désert.