* Attijariwafa bank et lUS Ex-Im Bank ont signé un mémorandum dentente dont les termes de coopération portent sur le renforcement des liens institutionnels, léchange dinformations * Les importations marocaines des Etats-Unis ont augmenté de 53% et les exportations vers lAmérique ont progressé de 24%. Les investissements américains sont de plus en plus nombreux. * Les résultats affichés restent en deçà des attentes à cause des contraintes exogènes. Au cours de sa concrétisation, laccord de libre-échange Maroc-USA a donné lieu à plusieurs tractations liées à ses enjeux et à ses défis. Aujourdhui, deux ans après, les Marocains toutes catégories confondues sinterrogent sur limpact dun tel accord sur notre économie. Cest dans ce cadre que sinscrit la conférence tenue mardi dernier par Attijariwafa bank sous le thème : «Accord de libre-échange Maroc-Etats-Unis : quelles opportunités pour les entreprises marocaines» ? Cette conférence a été animée par déminentes personnalités de la sphère politique et économique, marocaine et américaine. Elle a connu par ailleurs lintervention de A. Maazouz, ministre du Commerce extérieur sur les enjeux des accords de libre-échange liant le Maroc aux USA. Partenariat AWB-Ex-Im bank : quelles opportunités ? «Cet accord se veut un cadre adéquat pour renforcer à la coopération entre les deux pays et un meilleur catalyseur des flux dinvestissements», a annoncé M. Kettani, PDG dAttijariwafa Bank. En témoignent les chiffres réalisés au cours de lannée écoulée. Les importations marocaines des Etats-Unis ont augmenté de 53% et les exportations vers lAmérique ont progressé de 24%. Les investissements américains sont de plus en plus nombreux. Cette tendance a été confirmée par un représentant de lAmbassade des Etats-Unis au Maroc. «Les deux années de mise en uvre de laccord sont insuffisantes pour une évaluation, mais les chiffres réalisés sont intéressants» a t-il estimé. Les USA sont aujourdhui le 4ème fournisseur et le 10ème client du Maroc. Abstraction faite des divergences entre les chiffres, ces derniers restent certes en deçà des ambitions des deux pays. Cette rencontre initiée par Attijariwafa Bank est un moyen de promouvoir les échanges avec le marché américain et dautres institutions doivent ainsi lui emboîter le pas. A rappeler que dans le cadre de laccord de libre-échange Maroc-USA entré en vigueur en 2006, Attijariwafa bank et lUS Ex-Im Bank ont signé un mémorandum dentente dont les termes de coopération portent sur le renforcement des liens institutionnels, léchange dinformations et de personnel ainsi que le financement et la promotion de projets. US Ex-Im Bank est une agence gouvernementale ayant pour vocation la création demplois en développant les exportations des biens et services américains. Son action renforce celles des sources de financement privées. Daprès J.Richter, Directeur régional Afrique Ex-Im Bank : «partant du principe que le commerce extérieur est le nerf de la guerre, nous aidons énormément les entreprises américaines à exporter leurs biens sur le marché international». «Notre marché est très grand, ce qui fait que beaucoup de nos entreprises négligent les opportunités existantes», sempresse-t-il dajouter. Ce partenariat entre les deux banques porte en lui des effets bénéfiques pour les deux parties. Elles reconnaissent limportance des PME-PMI dans la croissance économique, linnovation technologique et la création demplois. Cest en effet ce type dinitiatives individuelles qui donnera un élan à cet accord de libre-échange. Aussi, sur présentation des informations financières et autres, Ex-Im Bank examinera la possibilité démission dune garantie globale ou une assurance-crédit en faveur des prêteurs ou des exportateurs offrant des crédits à des acheteurs marocains, nord-africains de produits et services dorigine US et ce sur la base dune garantie de ces obligations par AWB. Ex-Im Bank examinera létablissement dune facilité de garantie de crédit en faveur dAttijariwafa bank, facilité qui sera disponible dans le cadre dopérations qui répondent aux critères déligibilité de lEx-Im Bank. Les responsables de la banque américaine restent attentifs aux remarques dAWB pour déventuelles adaptations. Encore des écueils Daprès A.Maazouz, laccord de libre-échange signé avec les USA se différencie des autres accords dans la mesure où il sagit dun accord global qui touche lensemble des secteurs même lagriculture, secteur sensible. «Aussi, sagit-il dun calendrier asymétrique en faveur du Maroc», conclut le ministre du Commerce qui prétend que les Américains ont fait beaucoup de concessions. Bien que les résultats découlant de laccord de libre-échange soient aujourdhui encourageants, ils restent en deçà des objectifs escomptés. Daprès le ministre du commerce, les résultats affichés aujourdhui résultent de plusieurs contraintes telles que le renchérissement énergétique qui rend davantage le transport entre les deux régions très coûteux et la baisse du dollar par rapport au dirham. Le ministre a aussi mis laccent sur le démantèlement lent de certains produits agricoles, les procédures détiquetage trop contraignantes, les normes liées à laspect hygiénique et la méconnaissance des marchés de part et dautre. A. Maazouz a signalé également une mesure qui entrera en vigueur en 2012 et qui fait peur aux opérateurs. Il sagit du scannage des systèmes de conteneurs qui risque de restreindre les exportations vers le marché américain. Sur le registre des investissements, la croissance est au rendez-vous. Hormis des entreprises américaines, dautres entreprises étrangères sont aujourdhui présentes afin de tirer profit du nouveau positionnement du Maroc en tant que plate-forme. Une chose est sûre : laccord de libre-échange avec les USA est certes prometteur, mais encore faut-il que le tissu économique national soit prêt à affronter les défis liés à louverture des barrières. Le Maroc se trouve désormais à la croisée des chemins et létape 2012-2014, les barrières douanières seront levées avec lensemble des partenaires économiques du Maroc. Derrière cet enjeu, se trouve un réservoir dapports pour les opérateurs compétitifs.