* Si le brut maintient son cours au-delà de 120 dollars, la facture pétrolière risque de sélever à 75 milliards de DH. * Très peu dimpact des subprimes sur la dette extérieure du Maroc qui, en majorité, est à taux fixe. * Les explications avec Zouhir Chorfi, Directeur du Trésor et des Finances extérieures. Finances News Hebdo : La tendance à la baisse du Dollar et à la hausse de lEuro sest déclenchée il y a quelques années et semble se poursuivre; quel est limpact sur lendettement public extérieur ? Zouhir Chorfi : Du point de vue de lendettement public, limpact résultant de la parité Euro-Dollar a été assez limité dans la mesure où la structure de notre endettement extérieur a une composition très proche de celle du panier. Nous sommes actuellement à 70% en Euro. Quand lun se valorise et lautre se déprécie, la dette en Euro se renchérit et inversement. Mais globalement, on a un risque de change maîtrisé. F. N. H. : Vu la faiblesse du Dollar, nest-il pas opportun de procéder au rachat dune partie de la dette extérieure en Dollar ? Z. C. : Nous traitons la dette extérieure et nous avons déjà établi un programme dans ce cadre. Cest clair que, du point de vue de lendettement présent, nous nous entendons plutôt en Euro qui est une monnaie forte avec un risque de change dappréciation faible dans lavenir. Aujourdhui, nous avons une structure qui colle à celle du panier. De ce fait, nous avons une bonne composition de notre endettement. F. N. H. : Est-ce quil y a eu un effet de la crise des subprimes sur lendettement du Maroc ? Z. C. : Pas vraiment. Puisque la dette du Maroc, en grande partie, est à taux fixe. La partie à taux variable est minime. Les échéanciers nont pas été impactés par la crise financière. Maintenant, sur le bloc, nous avons émis en 2007 la prime de risques élargie à limage de ce qui sest fait pour lensemble des pays émergents. Si aujourdhui on devait se fier au marché international, la prime serait supérieure. Il y a une dégradation de la perception du risque pour lensemble des pays émergents. F. N. H. : Mais le compte courant national risque de se dégrader Z. C. : Si le pétrole reste à 120 dollars, nous allons entrer dans un compte courant négatif. La facture pétrolière a coûté 50 milliards de DH en 2007 et, à 120 dollars le baril, cette facture va atteindre les 75 milliards de DH. p