* Les politiques de lemploi sont liées aux études empiriques. * Le nombre et la qualité de lemploi sont nécessaires pour lutter contre la pauvreté. Lemploi est une priorité nationale de tous les gouvernements. Pour les pays émergents, la croissance notoire a permis de créer de lemploi. Mais le fonctionnement du marché a révélé quil évolue en deçà des normes requises, caractérisé par des conditions demplois précaires, des bas salaires et une exclusion sociale. A ce égard, la Banque mondiale et lInstitut allemand IZA ont organisé la troisième conférence annuelle «Emploi et développement» à Skhirate sous légide du ministère de lEmploi et de la Formation professionnelle. Plusieurs intervenants à cette conférence ont mis laccent sur les études et les recherches sur le marché du travail pour initier des politiques de lemploi. Il est question de non seulement créer de lemploi mais un emploi capable de limiter la pauvreté. La qualité de lemploi a été souvent mise en exergue. «Lemploi productif constitue certes un moyen déchapper à la pauvreté, mais la promotion des emplois de meilleure qualité dans le secteur informel et les zones rurales constitue une tâche ardue dans plusieurs pays», a indiqué Jamal Rhmani, ministre de lEmploi et de la Formation professionnelle. Rhmani a expliqué par ailleurs que «si la croissance économique constitue un aspect essentiel à la création de lemploi, elle ne pourrait, à elle seule, être suffisante pour combler lécart entre les riches et les pauvres, les hommes et les femmes, les bons emplois et les emplois précaires». Un marché de lemploi adéquat peut savérer dune importance majeure pour la création de nouvelles entreprises. Un marché lequel les innovateurs privés se font offrir des initiatives et des incitations pour investir et innover. Les études de la Banque mondiale ont montré les avantages des politiques de travail promouvant la création de plus d'emplois de meilleure qualité. Elles permettent de garantir le succès des réformes structurelles. Elles maintiennent également un appui social à ces réformes. Pour réduire les inégalités sociales, ces politiques assurent que les bénéfices soient largement distribués. La question des bons et des mauvais emplois a été largement expliquée par François Bourguillon, professeur universitaire à Paris et ex-économiste en chef de la Banque mondiale. Léminent intervenant a souligné que «les gens naiment pas lidée des mauvais boulots mais cest mieux que de ne pas avoir de boulot du tout. Un emploi est la meilleure façon de réduire la pauvreté». «Les indicateurs du marché de lemploi, a-t-il noté, peuvent donner des interprétations erronées. On peut observer un taux de chômage et un taux demploi qui augmentent». Bourguillon a indiqué que les mauvais emplois peuvent faire sortir les gens de la pauvreté. Mais il nempêche quun travailleur peut toujours vivre dans la pauvreté. A cet égard, il a donné les exemples du Mexique et du Ghana qui, sur une période de huit ans, ont vu le niveau de lemploi augmenter et celui du chômage diminuer ainsi que celui de la pauvreté qui a fortement baissé sous leffet de lévolution du marché du travail. La troisième conférence de lemploi tenue à Skhirate a été loccasion pour les économistes du développement et les décideurs dinteragir et de donner leurs avis sur les principales problématiques du développement.p