* 12% de la population active bénéfice du rôle préventif du médecin du travail. * Les accidents du travail coûtent à lEtat 700 millions de DH par an. * Le BTP saccapare la part du lion en matière dinsécurité au travail. La situation demeure très préoccupante pour la médecine du travail au Maroc. Mohamed Belhaj, médecin-chef à lhôpital de Kénitra qui fréquente régulièrement des accidentés du travail, constate dabord que «le rôle du médecin du travail est crucial en matière de prévention. Il doit en principe intervenir avant lentrée en activité des travailleurs à des fins essentiellement préventives». Le secteur du BTP, principal concerné et qui occupe le premier rang en matière daccidents de travail pendant des années consécutives, saccapare 40% des 60. 000 accidents enregistrés annuellement. Mohamed Belhaj ne croit pas que «le nouveau Code du travail a poussé les entreprises à se doter obligatoirement dun médecin du travail». Pratiquement, le seuil de 50 salariés au moins est atteint parmi toutes les entreprises opérant dans le BTP. Mais beaucoup de lacunes subsistent et empêchent les inspecteurs du travail de contraindre les promoteurs immobiliers à respecter la loi. Il faut souligner dans ce cadre que, parmi les 60.000 accidents de travail par an, 15.000 sont de nature grave. Ce qui implique le déploiement de moyens humains importants durgence. Pour Mohamed Belhaj «le nombre actuel de médecins du travail (ne dépassant pas les 700) est dérisoire. Non pas pour le Maroc, mais aussi pour laxe El Jadida-Kénitra. Actuellement il faudrait probablement instaurer lobligation de recruter un médecin du travail pour toutes les entreprises, non seulement du BTP, mais aussi pour certains travaux nécessitent un effort intellectuel important ou qui demandent une forte concentration, comme chez les salariés des centres dappel par exemple». Il faut dire aussi que les entreprises ont tendance à réduire leurs effectifs déclarés auprès de la CNSS, au-dessous de 50 salariés, justement pour sortir de la sphère de lobligation légale.