* Absence de vision claire, dune comparabilité générale, dun système dinformation ce sont là quelques exemples dinsuffisances soulevées par le Rapport 2006 de la Cour des comptes. * Linsuffisance la plus flagrante reste la gestion du patrimoine de lOffice, un héritage lourd qui grève ses finances. * Manque de contrôle des déclarations des nuitées et de recouvrement de la TPT font perdre à lOffice une occasion en or de financer son budget. Outil de promotion de la destination Maroc, lOffice National Marocain du Tourisme a besoin dune stratégie claire. Cest là lune des recommandations émises par la Cour des comptes après le contrôle de cet Office quelle a publié dans son rapport 2006. Malgré le Contrat-Programme du secteur touristique, lOffice ne dispose pas dun plan daction clair et bien défini concernant les actions à mener, les objectifs, les moyens et les ressources à mobiliser pour en faire un outil efficace de promotion. Cet état de fait explique que malgré le rebond spectaculaire du secteur à léchelle internationale, le produit marocain souffre de positionnement. Entre autres insuffisances soulevées par ce rapport labsence, au niveau de lOffice, de système dinformation qui lui aurait permis la production dinformations financières fiables. La Cour a également recommandé aux responsables de lOffice de renforcer le rôle de laudit interne. LOffice rate un appoint important au financement de son budget à cause de linsuffisance de diligence de recouvrement de la Taxe de promotion touristique. À fin 2004, le montant dû à 708 établissements se chiffre à 56,6 millions de DH. Ajoutez à cela des hôtels qui ne déclarent pas leurs nuitées sans quaucune mesure ne soit prise à leur encontre. Et pour ceux qui déclarent, lOffice ne procède pas à la vérification de ces déclarations. Un besoin de réforme du mode dapplication de cette taxe se pose dès lors avec acuité. La Cour a par ailleurs recommandé aux responsables de lOffice de veiller au respect des dispositions du règlement relatif aux conditions et formes de passation des marchés et dinstaurer un système de contrôle pour éviter les irrégularités et prévenir les risques. Non-retenue du cautionnement provisoire, non-prélèvement des pénalités dues au retard dexécution des travaux, sont autant dinsuffisances relevées sur ce registre. Situation dégradée du patrimoine Il est urgent que lOffice procède à lassainissement de la situation de son patrimoine. Lexamen de gestion de ce dernier met à nu une situation financière déficitaire. Ainsi lhôtel Ibn Toumert cédé à la Société touristique de la RAM mais non encore transféré, accumule des dettes se chiffrant au 23/10/2003 à 5,6 millions de DH. Et ce nest là quun exemple de la situation dégradée de certains établissements hôteliers de lOffice. Plus grave, le rapport de la Cour des comptes a relevé un détournement de fonds de la part des gestionnaires de certains établissements, notamment lhôtel Asmaâ à Chefchaouen dun montant de 232.046 DH et Al Massira à Oujda de 3,9 millions de DH. Les camping-caravaning néchappent pas à la loupe des contrôleurs. Loués auprès de la Direction des Domaines, les campings Mehdi et Moulay Bousselham ont été confiés à des privés qui nont pas respecté leurs engagements en matière dinvestissement et de paiement des redevances dues. La Direction des domaines, elle, ne veut rien savoir et exige de lONMT le paiement des loyers cumulés sélevant à 41,1 millions de DH. «Le recentrage de lONMT sur sa mission de promotion se matérialise par la cession de son patrimoine pour laquelle il sest engagé depuis 2004. La gestion de ce lourd héritage se fait dans un souci de préservation des intérêts de lOffice tout en faisant face à des procédures difficiles et lentes», souligne le ministère du Tourisme dans sa réponse à cette recommandation. Pour la Cour des comptes, il est impératif également que lOffice résolve les affaires en contentieux pour limiter les risques financiers potentiels. Cerise sur le gâteau, il a été constaté une mauvaise gestion du portefeuille puisque lOffice dispose de participations dans neuf sociétés en situation déficitaire et en difficulté de gestion. «Il convient de noter que la liquidation du patrimoine, aujourdhui en cours dachèvement, réduira significativement la complexité de la tâche du contrôle interne», rétroque-t-on du côté du ministère de tutelle. Délégations à létranger ou congés payés Lexamen de la gestion des ressources humaines de lOffice a permis de relever laffectation, par les responsables de lOffice, de certains agents dans les délégations à létranger sans quils aient exercé au siège pendant au moins deux ans tel que prévu par le statut régissant le personnel. De même quil a été recommandé à lOffice de fixer, en concertation avec les délégations à létranger, les objectifs à réaliser à loccasion de ladoption du budget, puisque lexamen de la gestion des 16 délégations de lOffice à létranger avait permis de relever labsence dune gestion par objectifs. De même que les délégations ne respectent pas certaines dispositions réglementaires liées aux dépenses. Sur un plan plus global, il a été constaté la réintégration dagents démissionnaires tout en procédant à la reconstitution de leur carrière passée au sein de lOffice et des agents en double situation administrative ont été maintenus. Ainsi, certains agents détachés à lOffice ont été maintenus dans leurs positions de détachement bien que recrutés par contrat afin de les faire bénéficier de rémunérations avantageuses. Si le ministère de tutelle estime que les délégations de lONMT ont une mission clairement définie, il reconnaît dans sa réponse que les modalités de fonctionnement dun point de vue financier doivent être revues. «La recommandation concernant lensemble de la réglementation relative aux régies nous semble un bon moyen dassurer une transition en attendant de former des fondés de pouvoirs nécessaires à la mise en uvre des budgets délégués. Des audits ont été entamés en 2007 pour garantir un suivi plus rigoureux des dépenses au niveau des régies», souligne-t-on au ministère du Tourisme.