* Limite du système dinformation et absence de contrôle sur les subventions accordées. * La Cour des comptes recommande de revoir le système dindexation des prix pétroliers. La Caisse de compensation revient souvent sur les devants de la scène ces dernières années surtout avec la hausse des prix des produits de base concernée par les subventions de lEtat. Les dotations accordées à cet organisme nont cessé daugmenter dune année à lautre. Dans le cadre de la Loi de Finances, le budget alloué à la subvention de consommation est passé de 13 milliards de DH en 2007 à 19 milliards de DH en 2008. Le système tout entier est fortement critiqué. La Caisse de compensation, sous tutelle du ministère des Affaires générales qui, elle, relève de la Primature, na pas manqué dêtre critiquée. La Cour des comptes, dans le dernier rapport pour lannée 2006, a relevé quelques remarques et observations. Cette juridiction a souligné les défaillances ou les limites de fonctionnement de la Caisse sur plusieurs points, notamment au niveau du système dinformation, sur les retards enregistrés pour les réunions du Conseil dadministration, labsence de base de données sur les subventions et surtout labsence de contrôle des subventions sur place. La compensation coûte à lEtat un budget colossal. En contrepartie, les effets restent limités. Le cas de la farine subventionnée est significatif à plus dun titre. Elle reste introuvable sur le marché au prix fixé par lEtat. Labsence de contrôle des opérations de subvention concerne également le sucre et les produits pétroliers. «Pour le sucre, les opérations de subvention sont traitées au vu des documents délivrés par les sociétés ; à savoir la déclaration douanière, la déclaration unique de marchandises, lattestation fiscale, un contrôle rigoureux des bases de données tout en veillant au respect de la confidentialité de certaines informations conformément à larticle 16 du Dahir portant loi n° 1.74.403 du 19 septembre 1977 réorganisant la Caisse de compensation», précise-t-on dans le rapport. A cet égard, le rapport de la Cour des comptes préconise de revoir le système de contrôle. Il stipule que «tenant compte de la recommandation de la juridiction en la matière et sur instruction du Premier ministre, une commission interministérielle sattelle à mettre en place les termes de référence pour lancer un appel doffres en vue du contrôle sur place des dossiers de subvention par un organisme externe spécialisé. En conséquence, la Direction de la Caisse de compensation soumettra à lappréciation de son prochain Conseil dAdministration la question de lopportunité de la suppression de la brigade de contrôle». Le rapport de la Cour des comptes, par souci de bonne gouvernance, a soulevé également la question des retards des réunions du Conseil dAdministration afin dassurer un contrôle adéquat et dans le temps et donner les orientations nécessaires. La Caisse de compensation est un organisme qui gère des milliards. Un grand budget qui a un impact socioéconomique de grande envergure sur les Marocains. Elle a, à cet égard, besoin dun système dinformation performant et à la hauteur de sa mission. Le rapport indique que « la Caisse a procédé en 1996 à une opération de câblage au niveau du siège et à linstallation dun serveur informatique dans le but de relever les différents bureaux par réseau informatique. Or, il est à constater que cette installation na jamais été exploitée». Le rapport recommande «dactiver lexploitation de ce réseau qui aidera la Caisse à accomplir ses missions avec la célérité et lefficacité requises pour en assurer la rationalisation des acquisitions». En matière de documentation, la Cour des comptes dans son rapport a mis en évidence labsence de base de données sur les dossiers des subventions. «La Caisse ne dispose pas dune banque de données qui centralise toutes les informations relatives aux dossiers des subventions et des prélèvements, ce qui en facilite lexploitation par les services concernés. Il est également à constater quaucun répertoire des archives nest disponible pour faciliter la recherche et lexploitation des documents classés», souligne-t-on dans le rapport. Pour le pétrole liquéfié, le rapport de la Cour des comptes relève les limites du système dindexation. Il préconise de mener dores et déjà des réflexions pour instaurer un nouveau système car la convention dinvestissement avec la Samir expirera en 2009.