* Une réduction de lIS devrait saccompagner de mesures spécifiques de simplification de la structure fiscale afin daccroître son efficacité. * Lune des variables sur lesquelles le Maroc accuse le plus grand manque de compétitivité face à ses concurrents est la fiscalité. La réduction du taux de lIS à 30% se veut certes une avancée importante en matière de fiscalité, mais cela nempêche quelle reste insuffisante face à dautres pays, même ceux à développement comparable. En vue de voir plus clair, le Patronat a sollicité le cabinet Monitor Group pour procéder à une comparaison de la fiscalité au Maroc avec dautres pays et de voir quelles sont les vertus dune réduction de limpôt en se basant sur les résultats des réformes de lIS réalisées dans le reste du monde au cours des 15 dernières années. 76 pays au moins ont réalisé une réforme de lIS durant cette période et le cabinet en a sélectionné 52 pour une étude plus approfondie. La sélection de ces pays a été effectuée en fonction de leur similarité structurelle avec le Maroc. Lanalyse a permis de démontrer que ces pays ont pu améliorer leur compétitivité à travers une réduction de lIS et de simplification de la structure fiscale accompagnée de mesure daide à la PME. Elle a mis en évidence que la compétitivité au Maroc est mauvaise dans le domaine fiscal et quun taux de lIS réduit pourrait permettre au Maroc de stimuler ses investissements étrangers et privés. Mieux encore, un taux dIS réduit accompagné dune simplification du fardeau administratif pourrait contribuer à formaliser une partie de léconomie formelle. Les principales recommandations Sur la base des indicateurs internationaux de compétitivité, il apparaît que le Maroc nest pas compétitif en matière denvironnement des affaires par rapport à ses concurrents directs et par rapport aux autres pays de la région Moyen-Orient Afrique du Nord. Au 15ème rang du classement mondial, le Maroc est loin derrière la Tunisie qui se place au 80ème rang. Le Maroc est aussi en concurrence directe avec les pays dEurope de lEst (ex. Bulgarie, Roumanie), les pays en transition (ex. Estonie, Lituanie) et dautres pays tels que la Corée du Sud ou la Malaisie qui ont un environnement clairement plus attractif pour les entreprises. Dans son analyse, le cabinet Monitor Group a attiré lattention sur le fait que lune des variables sur lesquelles le Maroc accuse le plus grand manque de compétitivité face à ses concurrents est la fiscalité. En matière fiscale, le Maroc est peu compétitif sur deux aspects-clés : le niveau du taux de lIS et la complexité des formalités administratives liées aux impôts. Avec un taux effectif de 30%, le Maroc se trouve à plus de 13 points de la moyenne de pays comparables (taux effectif de 17%). De plus, tandis quau Maroc le taux standard de limpôt sur les sociétés est resté constant durant les 10 dernières années, les pays concurrents du Maroc ont tous diminué leur taux, dans des proportions allant jusquà 60% du taux initial. En ce qui concerne leffet sur les investissements dun taux dIS compétitif, il est clair que celui-ci stimule les investissements étrangers ainsi que les investissements privés. Les pays ayant un taux dIS de moins de 25% réussissent à attirer relativement plus dinvestissements étrangers par rapport aux pays ayant un taux dIS de plus de 25%. A titre dexemple, les IDE représentent en moyenne une part du PIB au moins double de celle des pays à taux élevé. Cette différence est encore plus notable en ce qui concerne le nombre relatif de filiales étrangères (entre 5 et 10 fois plus élevé) Une réduction de lIS devrait saccompagner de mesures spécifiques de simplification de la structure fiscale afin daccroître son efficacité : ceci permettrait dagir sur le deuxième facteur de manque de compétitivité fiscale du Maroc et pourrait encourager la légalisation dune partie de léconomie informelle. Une réduction de lIS permet aussi de réduire le coût dentrée dans léconomie formelle pour une partie des entreprises informelles. Elle doit néanmoins être accompagnée de mesures visant à réduire la complexité administrative de déclaration dimpôt ou encore la corruption, pour avoir un effet positif et visible. Quel impact sur les recettes fiscales ? Létude des 52 pays montre que le risque associé à une réduction du taux de lIS sur les recettes fiscales est très limité. En effet, la majorité des pays ayant réduit leur taux de lIS au cours des 15 dernières années a expérimenté un accroissement des recettes fiscales liées à lIS. Dans la plupart des cas, les recettes de lIS ont crû plus rapidement que le PIB. Il existe quelques cas de pays pour lesquels les recettes nont pas augmenté, mais celles-ci ont soit stagné (Roumanie : -0,6%, Sri Lanka : -0,2%) soit diminué très légèrement (Bulgarie : -1%, Italie : -1,2%). Dans le cas de lAllemagne, la réduction des recettes a été plus importante dans le court terme, principalement en raison dune mauvaise mise en place de la réforme. Malgré cela, après avoir récupéré son niveau de recettes fiscales antérieur à la réforme, ce pays a décidé de procéder à une nouvelle réduction de lIS dès 2008. Une réduction de lIS permettrait daméliorer la compétitivité du Maroc par rapport à ses concurrents en diminuant notamment la charge fiscale des entreprises. Cette réduction pourrait de ce fait stimuler les investissements étrangers et privés au Maroc. Encore faut-il quelle soit accompagnée de mesures spécifiques de simplification du fardeau administratif.