* En attendant datteindre un taux de 25%, le patronat plaide pour une progressivité de limpôt en faveur de la PME. * Une telle réforme aurait plus de chances dintégrer le secteur informel dans le formel. * Léventuelle baisse de lIR à 40% encouragera lamélioration du recrutement, essentiellement celui des cadres qui coûtent cher à lentreprise. Cest tout récement que la Commission fiscale de la CGEM a tenu sa séance plénière pour étudier les propositions relatives à la Loi de Finances. Comme à laccoutumée, cette réunion a regroupé les adhérents intéressés par cette commission. Elle avait pour objectif détudier les différentes doléances des Fédérations aussi bien internes quexternes à la CGEM ainsi que celles des Unions régionales. Au cours de cette réunion, la PME constituait le pivot central des doléances de la CGEM. En effet, depuis le dernier exercice, la CGEM avait manifesté sa demande pour une fiscalité spécifique à la PME et tout spécialement à la TPE. Daprès le président de la Commission fiscale, cette baisse sinscrit dans une réflexion globale autour dune baisse du taux de lIS à 25%. En attendant datteindre un taux pareil, la CGEM demande une progressivité de limpôt. Elle souhaite que les PME et les petites entreprises puissent bénéficier dun taux préférentiel. En adoptant une fiscalité adaptée aux PME, ces dernières pourront facilement basculer vers le formel. Aussi, la baisse du taux de lIS à moins de 25% sous dautres cieux a-t-elle été bénéfique. Les pays ayant adopté un taux dIS de moins de 25% réussissent à attirer relativement plus dinvestissements étrangers par rapport aux pays ayant un taux dIS de plus de 25%. Les réformes de réduction de lIS étudiées ont été conduites principalement sous le signe de la volonté daméliorer la compétitivité des pays et daugmenter ainsi les investissements étrangers et privés afin daméliorer les conditions de vie des habitants en stimulant lemploi. Aussi, le risque dune potentielle baisse des recettes fiscales est minime. Parce que la quasi-totalité des pays ayant procédé à une réduction de lIS ont vu leurs recettes saccroître. A noter que les recettes fiscales liées à lIS ont enregistré une hausse considérable de 74,3,% en 2008 après la baisse de limpôt sur les sociétés à 30% contre 17% en 2007. En fait, cette mesure ne va bénéficier quau secteur organisé qui paie régulièrement lIS, et qui ne représente que le tiers des entreprises du Maroc. Il nest pas sûr que ce «cadeau fiscal» puisse entraîner des investissements de la part des bénéficiaires. Il aurait mieux valu une réforme plus profonde de lIS, lindexant sur le chiffre daffaires, avec un taux graduel de 10, 20 et 30%. Une telle réforme aurait plus de chances dintégrer le secteur informel dans le formel. Pour une progressivité de lIS Le président de la Commission fiscale plaide également pour un taux en fonction du résultat généré par lentreprise. Cest ce que lon appelle la progressivité de limpôt. Il manifeste également son intérêt pour des mesures fiscales qualitatives à même daider une entreprise individuelle lors de sa transformation en société. Il sagit de mesures non budgétivores parce quelles ne se traduisent pas par des baisses de recettes pour le Trésor et, donc, nimpactent pas le budget. En matière de TVA, la CGEM estime que cette baisse de 1 point nest pas très significative. Mais le plus important pour le patronat est la neutralité de limpôt. Beaucoup de chefs dentreprise ont des difficultés de trésorerie à cause essentiellement des crédits TVA. Il est donc important que lAdministration réfléchisse à un moyen de rendre la TVA plus neutre par le remboursement de crédit. Autre point abordé en cette occasion : la baisse de lIR à 40%. Cette baisse encouragera lamélioration du recrutement, essentiellement celui des cadres qui coûtent cher à lentreprise. Il sagit-là de mesures un peu globales; et pour ce qui est des mesures spécifiques aux Fédérations, le président de la Commission fiscale ne souhaite pas se prononcer pour linstant. «Toutes ces propositions vont être filtrées pour être enfin soumises au Président de la CGEM pour une dernière validation avant de les soumettre au Conseil des ministres. Plus généralement, une réforme radicale de la fiscalité au Maroc devrait être envisagée dans les plus brefs délais, pour réduire les taux et élargir le nombre de personnes imposables. Cette réforme devrait réduire lIR qui est un impôt insoutenable pour la masse des salariés, revoir les exonérations fiscales qui atteignent, daprès la Direction des Impôts, 23,6 milliards de dirhams, réduire et généraliser la TVA.