* Parmi les recettes attendues au cours de lexercice courant, il y a celles liées à la privatisation qui devraient se stabiliser à 3 Mds de DH, provenant de la cession de Cotef, de Sonacos et de Biopharma. * La hausse des matières premières, si elle persiste, est un handicap de taille pour les producteurs nationaux qui affronteront la concurrence les mains liées. Lannée 2007 sest terminée sur un ensemble de réformes inachevées et sur lesquelles on pourrait tabler pour une amélioration de la croissance en 2008 ainsi que pour une meilleure intégration à léconomie mondiale. Le taux de croissance estimé pour lannée 2008 est de lordre de 6,8%. Cet optimisme de bon aloi est attribué à lamélioration constatée du PIB non agricole. On remarque que lors de ces derniers exercices, des secteurs à forte valeur ajoutée ont pu enfin émerger contribuant ainsi à une amélioration de la croissance. La performance ainsi constatée a été portée par une demande intérieure dynamique confortée par la baisse des taux dintérêt et une inflation maîtrisée mais aussi par la reprise de la demande extérieure à laquelle léconomie nationale sest montrée réceptive en se positionnant sur les nouveaux métiers mondiaux. Des hypothèses plus ou moins réalistes Par ailleurs et selon les analystes, cette estimation du taux de croissance à 6,8% se base sur un ensemble dhypothèses ( une campagne agricole moyenne de 60 millions de tonnes de céréales, un taux dinflation maintenu à 2%, un taux de change eur/$ fixé à 1,4, un cours de pétrole brut en dessous de 75$ le baril et un déficit budgétaire contenu aux alentours de 3% du PIB. Sur lensemble, de telles hypothèses paraissent plus ou moins réalistes, mais encore faut-il rappeler que la croissance est aussi subordonnée au système fiscal en vigueur. Sur ce plan, la Loi de Finances 2008 prévoit le maintien de lexonération de la TVA en faveur de lhabitat social, la diminution de 5 points à 40% du droit dimportation, la diminution de 5 points du taux de lIS à 30% pour les sociétés commerciales et industrielles et à 37% pour les établissements financiers. Pour ce qui est des recettes attendues au cours de lexercice courant, on pourrait citer celles liées à la privatisation qui devraient se stabiliser à 3 Mds de DH provenant de la cession de Cotef, de Sonacos et de Biopharma. Par ailleurs, plusieurs ouvertures de capital des entreprises sont prévues en 2008, notamment Maroc Telecom, Al Omrane et les Régies de distribution deau et délectricité. La hausse des recettes reste relativement moins importante de 1,9% à 143,1 Mds de DH par rapport à celles des dépenses qui sélèveraient quant à elles à 180 Mds de DH en hausse de 15,8%. Dans ces conditions, il faut sattendre à un déficit public qui devrait sétablir à 36,9 Mds de DH. Reste que laggravation du déficit ne devrait pas affecter le service de la dette qui représenterait moins de 56% du PIB à cause essentiellement de lépuration des dettes du Trésor vis-à-vis du club de Paris. Sur le plan industriel, on sattend à une maturation des programmes inscrits dans le cadre du plan «Emergence», de lapplication des dispositions des accords de libre-échange et de la mise en service du port Tanger-Med. Les exportations marocaines de biens et de services devraient connaître une dynamique nouvelle à travers la conquête de nouveaux marchés. Sur le plan financier, la dynamique des introductions en Bourse devrait saccélérer en 2008 avec lannonce de plusieurs postulants qui souhaitent rejoindre la cote de la BVC. La performance escomptée du marché boursier marocain devrait osciller entre 15 et 20% en 2008. Secteurs-phares de léconomie nationale, les BTP et matériaux de construction devraient maintenir leur tendance haussière tirant profit de lintérêt accordé par les pouvoirs publics. Le secteur minier devrait à son tour capitaliser sur laboutissement des travaux de prospection de Managem dans les mines dImmiter. Un autre secteur sera au rendez-vous en 2008, cest celui de lautomobile comme en témoigne la décision de Renault relative au doublement des capacités de production de la SOMACA et linstallation dune unité de montage à Tanger dune capacité de 400.000 véhicules. Des zones dombre subsistent Les perspectives affichées sont certes prometteuses, mais cela nempêche que des zones dombre subsistent. On peut citer dans un premier temps, la levée des quotas sur les produits textiles et de confection en provenance de Chine qui pourrait affecter les professionnels marocains de ce secteur. Le changement de la fiscalité devrait se faire ressentir au niveau de la volatilité du marché à cause de la fin de certains abattements fiscaux, notamment ceux dont ils bénéficiaient en fonction de la période de détention de titres. La suppression du droit à la déduction des dotations aux provisions non courantes impactera certainement le niveau des investissements avec tous les effets dentraînement qui en résultent. Idem pour les dispositions fiscales qui prévoient la suppression de lexonération de la TVA et du remboursement du crédit correspondant pour les biens financés en leasing qui devraient perturber lactivité des opérateurs principalement ceux dont la LOA représente une part importante du chiffre daffaires.` La hausse des matières premières, si elle persiste est aussi un handicap de taille pour les producteurs nationaux qui affronteront la concurrence les mains liées.