* La concurrence est maintenant globalisée. * Le Maroc peut rattraper son retard en ce qui concerne son expansion à l'étranger. Finances News Hebdo : Comment jugez-vous l'expansion des entreprises marocaines à l'international, surtout au niveau régional ? Jawad Kerdoudi : L'expansion des entreprises marocaines à l'international est indispensable. Dans le cadre de la mondialisation et de l'ouverture des frontières, il est indispensable qu'une entreprise atteigne une taille suffisante pour faire face à la concurrence qui est maintenant globalisée. Pour cela, elle doit aller au-delà du marché national et conquérir les marchés étrangers. Il est naturel qu'elle s'intéresse tout d'abord aux marchés voisins faisant partie de sa région. F. N. H. : Ne pensez-vous pas que le Maroc a perdu des années, voire des décennies en ignorant ce segment, surtout le continent africain ? J. K. : Effectivement, le Maroc aurait dû s'intéresser au Continent africain il y a bien longtemps. Cependant, il n'est jamais trop tard pour bien faire, et on ne peut que saluer les efforts de la RAM, de la BMCE, d'Attijariwafa bank, de la BCP et du Groupe privé Chaâbi pour les investissements en Afrique. F. N. H. : Comment notre pays peut-il tirer profit des accords de libre-échange pour assurer son expansion à l'étranger ? J. K. : Le Maroc a signé, comme vous le savez, beaucoup d'accords de libre-échange avec l'Union européenne, les Etats-Unis d'Amérique, la Turquie, le Maghreb et les pays arabes. Pour tirer profit de ces accords, le Maroc doit améliorer sa productivité pour attirer les investissements étrangers et développer les exportations vers ces pays. F. N. H. : Quels sont les secteurs où le Royaume possède un avantage compétitif ? J. K. : Les secteurs où le Royaume possède un avantage compétitif sont quelques branches de l'industrie et les services, notamment le tourisme. Pour l'industrie, le ministère du Commerce, de l'Industrie et de la mise à niveau de l'Economie a établi une excellente étude appelée «Emergence» qui détermine avec précision les 7 secteurs porteurs : l'offshoring, l'automobile, l'aéronautique, l'électronique,les industries de la mer, l'agro alimentaire et les textiles. F. N. H. : En général, toutes les opérations à l'étranger sont assurées par de grands groupes. Est-ce que les PME marocaines peuvent réussir une telle expérience ? J. K. : Les PME marocaines peuvent également s'intéresser à l'international, tant au niveau des investissements que des exportations. Bien sûr, au niveau des investissements, elles n'ont pas les moyens financiers de monter de grands projets à l'étranger. Mais l'expérience montre que des PME allemandes, françaises et italiennes ont investi avec succès à l'étranger, ou exportent régulièrement, même sur des marchés difficiles comme les Etats-Unis. Il n'y a pas de raison pour que les PME marocaines ne fassent pas de même. F. N. H. : Dans le même cadre, est-ce que nos entreprises ont besoin de mesures d'accompagnement de la part de l'Etat? J. K. : Bien sûr! Nos entreprises, et surtout les PME, ont besoin de mesures d'accompagnement de la part de l'Etat, au niveau du financement, de la promotion de la formation. Il faut saluer à ce titre l'initiative récente lancée par le ministère du Commerce extérieur de constituer des consortiums,c'est-à-dire des groupements de PME pour l'exportation.